Plages et bains de mer

lundi 10 août 2009 par Jean-Louis CASERIO

« Ce ne sont pas les plages qui ont fait la renommée touristique de Menton, mais son cadre grandiose et surtout, à une époque où les bains de mer n’étaient pas à la mode, son climat exceptionnel, fortement influencé par les conditions géographiques du site », écrit Léone Paget dans son ouvrage « Le tourisme à Menton » (D.E.S., Aix-en-Provence, 1962-63).

En effet, on venait à Menton en hiver, pour la douceur du climat, la pureté du ciel, la beauté des paysages mais on évitait le soleil et l’on fuyait la ville aux premières chaleurs.

Les bains de mer ne sont que des remèdes prescrits sur ordonnance. On s’équipe de chapeaux et d’ombrelles, de peur d’avoir le teint hâlé des indigènes.

Ce sont les « Années Folles » qui voient le lancement de la mode des bains de mer en été. Dès 1931, les hôteliers de la Côte d’Azur décident d’ouvrir leurs hôtels en été. Une activité nouvelle commence.


Menton, la plage

Dès lors, les établissements de bain s’équipent de cabines individuelles dans lesquelles on se déshabille ; des débarcadères permettent aux baigneurs d’arriver jusqu’à l’eau sans marcher sur la plage de galets. On fait salon, sur la plage, à l’abri sous une pergola. Le corps découvre le soleil avec la grande vogue des sports nautiques.

La saison des bains de mer s’allonge et les plus courageux pratiquent le bain de Noël ou du Nouvel An !

Aujourd’hui, seins nus et strings envahissent les plages. N’est-ce pas un retour aux sources : Autrefois, malgré les interdictions, ne se baignait-on pas entièrement nus ?

"… Et flâner, à la pêche, autour du cap Mounan
Ou sous les oliviers dans un faux jour charmant
Cuisait la bouillabaisse et se brodaient des rêves
En contemplant ces lieux, ces rochers, cette grève…"

Guillaume Cerutti-Maori, 1953