Le Mot du Président n° 132

mardi 6 avril 2010 par Jean-Louis CASERIO

Sommaire

A nuèch de Natale

Tempe fa u Natale éran d’un’ autra raça
qu’e manjuque d’ancúi, dame dinde e tripalhe.
Ou maigre s’empousava : ourtàie bagnetàie,
merlussa dessaràia, un toquet de fougassa.

Ent’ ou vielh fugairan brujhava ’na choucassa,
que scaudava u couhe, que sfarçava ru sbalhe.
D’avelane de r’an, de fraishoue frichàie,
ou ven caud que bevían dam’ a pichouna cassa !

Un enfant, un juguet que sempre nou bastava !
Per a filha s’oufría ’na bugata de peça,
d’un pichan coutelet ou garçan se shalava !

Stu jòrne rou desgalh a repintà a fèsta
d’una couroù de graisha e d’una spussa spessa !
Au maten nou’ sta ren qu’un chouatass ent’ a tèsta.

(Traduction approximative)

Dans la nuit de Noël

Nos vieux Noël d’antan étaient bien différents
des mangeailles du jour, ses dindes et ses tripailles.
Le maigre s’imposait : les légumes saucés,
la morue dessalée, un beau morceau de tourte.

Dans l’âtre familier une souche brûlait
qui réchauffait les cœurs, qui effaçait les fautes.
Des noisettes de l’an et de bons beignets frits,
le vin chaud qu’on buvait à la petite louche !

Un enfant, un jouet, cela nous suffisait !
On offrait à la fille une poupée d’étoffe ;
un tout petit couteau enchantait le garçon.

Aujourd’hui les déchets nous ont repeint la fête
d’une couleur de graisse aux puanteurs épaisses !
Au matin rien ne reste qu’un grand trou en nos têtes !

Jean Ansaldi

" Brandi Mentonasc » Farandole mentonnaise - Scrich en grafìa clàssica (A paraître dans « U scriche dou pais mentounasc » S A H M)
revirà en grafìa mistralenca da JL Caserio