Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
Textes en Mentounasc ..... et en français

Ou temp de soupe è de retorn !

samedi 14 janvier 2017 par Jean-Louis CASERIO

AVEC LE TEMPS FROID…REVOILÀ LE TEMPS DES SOUPES !

Avec les froidures de l’hiver, revient le temps des soupes et potages qui réchauffent l’organisme. Autrefois, écrivait Marcel Firpo, Les Mentonnais tenaient beaucoup à leur soupe quotidienne, principalement celle du soir, serait-ce un simple brouet d’eau claire dans laquelle on faisait bouillir simplement 2 ou 3 gousses d’ail et on ajoutait une poignée de vermicelles fins (cheveux d’ange) que l’on servait saupoudré de fromage râpé. Soit une généreuse soupe de maison dans laquelle se donnaient rendez-vous tous les légumes, agrémentée de pâtes ou de riz et parfumée de basilic ou de pistou. Une bonne soupe de légumes est préparée avec des poireaux, pommes de terre, carottes, céleris, navets, choux, courge rouge, haricots secs… et ce plat traditionnel, reconnaissent les nutritionnistes, est des plus bienfaisants. On avait encore le choix entre une soupe d’herbes, une soupe aux grumeaux, une soupe de vermicelles fins, une soupe courte, une soupe à la farine de pois chiche ou encore « le pain trempé », à ne pas confondre avec le pan bagnà de tomates - autrefois très à la mode, c’était la soupe de pain. On la préparait avec du bouillon, des restes pain, sel, gousse d’ail et un filet d’huile d’olive. D’ailleurs, un dicton mentonnais indique : « Tout cela est soupe ou pain trempé », autrement dit, « c’est du pareil au même » !
Une expression locale « Fa de fidelete » (faire des vermicelles fins) est utilisée pour qualifier les femmes légères. Elle signifie en nissart « faire la coquette » et « enjôler, tromper » selon Mistral. Le mot « fidé » désigne le vermicelle, au pluriel « fidele » avec le diminutif pluriel « fidelete ». Gérard Chanut, dans la revue Lou Sourgentin, qui s’est interrogé sur le sens au figuré de la locution, fait le rapprochement avec l’expression « faire de la soupe de cocu » et nous invite à comprendre que c’est le potage de vermicelles vite préparé, fait à son mari par l’épouse volage qui a couru les rues avec les galants au lieu de faire la soupe !

Pour préparer le Pistou :
Ingrédients pour 6 à 8 personnes : 6/8 grosses gousses d’ail, 6 cuillères à soupe de parmesan frais et râpé finement, une douzaine de feuilles de basilic, un verre d’huile d’olive vierge première pression à froid.
Préparation : Piler finement les gousses d’ail dans un mortier en marbre. Ajouter ensuite les feuilles de basilic en malaxant délicatement. Incorporer lentement l’huile d’olive en faisant couler un mince filet, puis le parmesan, jusqu’à l’obtention d’une pâte onctueuse. Mélanger dans une soupe de légumes.

OU TEMP DE SOUPE È DE RETORN !

Dam’ou frei de r’envem, Ou temp de soupe è de retorn. E bouane soupe rescaudan ben ou couarp. D’un temp, a scrich Marcéu Firpou, u Mentounasque tenìan pran ent’a soupa da sera, de vote, un sèmpliche broudet d’aiga quiara douna fasìan bulhì basta doue o tre dausse d’alhet dam’una manàia de fidelete e siervì dam’ un’ autra manàia de froumài da gratà o encara una generousa soupa de casa dam’un ban erbage de r’ortou, mesquiàia de paste o de riz e parfumàia de baijharicò o ben de pistou. Una bouana soupa se fasìa dame de poarre, tartìfoule, carrote, célari, rabe, caure, suca roussa, faijhoùe seque... aquelou prat tradiciounale ese pran nourrishent disan u médiqui. Ente toute e soupe que se fasìan à Mentan, avìan encara da cèrne ’tra a soupa d’erbete, e poutre, e fidelete, a soupa courta, e a soupa de farina de cese Ou pan bagnà, una vera soupa de pan qu’era à moda, tempe-fà. Se ra fasìan dame de brodou, de soubrìe de pan stalaïss, una pessugàia de sa, una daussa d’alhet e un firet d’ueri d’auriva. Aquela soupa de pan bagnà noun car mesquia-ra nan dam’ou pan bagnà de toumata ! Pèr fa-ra courta, un ditan mentounasc di : acò ese touta soupa o pan bagna, vouhe di qu’ese una causa istessa.
Una loucucian « Fa de fidelete » sierve pèr e freme scouratiere. Vouhe di en nissart « fa a couqueta » e « enganà, troumpà » pèr Mistral. Gérard Chanut, ent’ou Sourgentin, parla de« fa de soupa de cournà » e aquela soupa de fidelete vitou facha, da spousa voulage qu’a scourratà ent’u carrouge dame de galant ome en cambi de couase a soupa pèr ou sen marì !
Jean-Louis Caserio
Félibre Majoral


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