Le mot du Président n°108

dimanche 27 février 2005 par bergio

Rolland GHERSI

Nul ne songe à nier que le football soit un des phénomènes les plus caractéristiques de notre époque. Sa mondialisation, son impact médiatique, les sommes fabuleuses qui s’y investissent, les débordements qu’il provoque, tout cela contribue à en faire « l’évènement ». C’est un sport très visuel qui réalise le maximum d’individualisation dans le collectif : les joueurs se détachent très bien sur le terrain et il est facile d’attribuer chaque action d’éclat.
Si bien que chez le spectateur l’investissement est total : pas question de regarder du bout des yeux, il faut chanter, crier, trépigner, exploser de joie, de tristesse ou de colère.
Ainsi, sous la poussée des facteurs de dissolution des réseaux traditionnels d’appartenance et d’identification, la société éclate en multiples ensembles néo-tribaux, le clan des supporters représentant une des variantes de ce processus.

Les rencontres de basket-ball sont plus raisonnables ; le public est moins dense et ce n’est pas un hasard si les médias diffusent rarement des rencontres, même internationales. Le basket est demeuré un sport, autre chose que le produit d’une mise en scène. Souhaitons-lui de demeurer le plus longtemps possible hors des grands circuits commerciaux et souhaitons aux anciens pratiquants qu’il ne soit pour eux qu’un morceau de nostalgie de la jeunesse, lorsqu’ils pouvaient courir plus vite et sauter plus haut, comme pour Claude Lestrade ses années de collège mentonnais.

Par contre la fête de Noël se célèbre au sein de la famille. C’est la fête de l’espoir, de l’enchaînement des saisons, de l’Eternel Retour. Noël apporte la certitude que ce qui fut sera, que ce qui a été reviendra, que le passé n’est que la mémoire du futur. Faisons en sorte que cette fête de Noël soit celle d’une communion entre tous les membres des familles et entre toutes les familles d’une même communauté mentonnaise.