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Autrefois, les Mentonnais en été...
AUTREFOIS, LES MENTONNAIS EN ÉTÉ
Dans ses « Souvenirs d’autrefois », Laure Barberis raconte comment les Mentonnais passaient l’été. « Autrefois, avant-guerre (39-45) personne ne partait en vacances et nous passions l’été chez nous. Nous avions presque tous une campagne avec une maisonnette. Il n’y avait pas d’automobile, bien sûr, et tous ceux qui n’avaient pas tout le nécessaire à la campagne emportaient le matelas, les marmites, les casseroles… ; ils mettaient tout cela sur le charreton qu’ils poussaient jusqu’à la campagne. Nous, nous avions la chance d’avoir une maison avec tout le nécessaire ; mais, moi, j’emportais toujours ma petite commode. Ceux qui n’avaient pas de campagne, ceux qui habitaient sous les toits et qui avaient trop chaud allaient dormir au bord de la mer, parce que les étés étaient beaucoup plus chauds que maintenant … Ils emportaient une paillasse, une couverture et, le matin, ils préparaient le café sur la plage. Puis ils enroulaient toutes leurs affaires dans la couverture et laissaient le paquet dans un coin où ils le retrouvaient le soir venu. De nos jours, on n’aurait plus confiance pour agir ainsi. Mais, alors, nous étions entre nous... »
« Je ne connais pas de Mentonnais, écrivait Gustave Labourt en 1894, qui n’ait un petit lopin de terre complanté de quelques oliviers et de quelques citronniers aux pieds desquels poussent des fèves, des choux, des courges, et comme il est d’une nature hospitalière et généreuse, il invite ceux qui n’en ont pas à venir partager leurs repas. La campagne est la seule distraction que nous ayons en été. Aussi, les fêtes que l’on y donne s’appellent campagnate, véritables plaisirs champêtres.
Le Mentonnais en été, installe dans sa propriété une vaste tonnelle autour de laquelle il fait grimper des courges, des rosiers, des clochettes, des liserons et de la vigne. C’est à l’ombre de ces fraîches salles-à-manger que l’on s’assied autour d’une immense table rustique. Les lapins, nourris à l’avance pour la circonstance, de son, des choux et des carottes du potager, nourrissent à leur tour nos Mentonnais d’été qui les arrosent d’un petit vin du pays puisé à d’énormes bouchardes… Puis, la guitare et l’accordéon se font entendre et les jeunes filles enlacées aux jeunes garçons tourbillonnent sous les oliviers pendant que les vieux fument leur pipe et achèvent les bouteilles, en faisant une partie d’invite.
La ville est déserte, mais les environs sont peuplés, car ce n’est qu’à la campagne que l’on peut rencontrer des Mentonnais en été »
Recueilli par Jean-Louis CASERIO
D’UN TEMP, U MENTOUNASQUE R’ESTADE
Ent’u se « Souvenirs d’autrefois », Laure Barberis cuenta : « ahura te digou un poc couma passavan r’estade avanch a guerra, perqué, ‘na vota, ou moundou n’anava pa en vacance, r’estade s’ou passavan en casa. Aloura, nautre mentounasque, avian squaijhi toute ‘na caseta dame ‘na campagna. N’i era pa de vature, ben segù. E tout aquelu que n’avian pa tout ço que carìa en campagna, se pourtavan strapouncha, pignate, cassarole, e tout’ou rest… metìan tout acò s’ou carretan pu poussavan ou carretan fint’ en campagna. Nautre, avian a chança d’avé ‘na casa dame toute ço que carìa. Ma mi, me pourtava sempre a mia coumoudeta. Aquelu que n’avian pa de campagna, aquelu que stasian souta tech e qu’avian trope caud s’en anavan durmì s’a riba da marina, perqué r’estade era pran pu caud qu’ahura… Se pourtavan ‘na palhassa, ‘na cuberta e a maten, se fasian ou café s’a spiaja e puhi enroulavan tout ent’ a cuberta e ou laishavan ent’ un cant e a sera ou retrovavan. Ahù’ nou’ se filherìan pu de fà acò. Mà, eran ‘tra nautre, e se passava aishì… »
« Noun counoushou nan de Mentounasc, screvìa Gustave Labourt en 1894, que n’ha un pichan predi, una campagna dame quarque aurevìe e limounìe e douna creishe à r’entorn, fave, caure, suque… e couma ou Mentounasc ese pran generous, elou se déu de envità pèr una campagnata, tout aquelu que n’han pa de predi. A campagna es aloura a soureta distracian ente r’estade. Ese pèr acò que aquele feste se souanan e campagnate, un verou pieijhé d’aquì !
Ent’a stajan cauda, ou Mentounasc fa mountà u suquìe, u resourìe, e campanete, e scouralhoure, e segurament, quarque vise de rasim-framboasa, au soubran d’una bela tòpia. Aquì souta, ben assoustà, au fresc, tout’ ou moundou pouhe radounà-se e entaura-se pèr manjà u counilhe, engraishà dame de brenn e u caure e e carrote de r’ortou. Tout acò acoumpagnà d’un ban ven dou païs vuhià de grosse boucharde… Puhi, a quiterra e a jorjina fan balà garçoù e garçounete que viroutejan e fan a remourina souta u aurevìe en tant qu’u vielhe fuman a pipa, vuhian e boutelhe e juegan a r’envitou.
N’i è pu nushen en vila, perqué u Mentounasque san toute en campagna per passa-se r’estade. »
Revirada da JL Caserio
Felibre Majoral
Jean-Louis CASERIO
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