Accueil > Le Coin du Mentounasc dans Nice-Matin avant 2023 > Le Coin du Mentounasc de Nice-Matin en 2017 et en (...) > N° 394 - Le « Coin du Mentounasc » du 14 octobre (...)

La « NAMOUNA » de JG Bennett à Menton
UN BATEAU DE LÉGENDE…
A NAMOUNA DE JAMES GORDON BENNETT
A cuntà de 1893, Mentan es un pouart da Riviéra douna se vehe A Namouna, ou batelou de James Gordon Bennett, ou mestre dou grosse journale american, ou « New York Herald ». Mà ou Commodore, es ou sen soubrenoum, trova ou pouart poc assoustà du vente e du còu de shiroucada, e fa a prouposta de fà bastì, à u se frese, una couantra-jetada. Mà ou counselh munichipale e tout’e gente da marina nou’ san pa d’accordi e refusan. Tout ou moundou nou’ parla pu que d’acò tantu anne fa. Ou proujet nou’ se fa nan. Mà, aquestou quéi sera fach 50 anne pu tardi, mà aloura san u Mentounasque qu’an toute pagà ! Ou quéi pourtarà ou noum de James Gordon Bennett !
Mà, A Namouna ese tamben, per tout’un sham de garçounete mentounasque ou batelou du souanne, d’un pichan moundou misterious e fabulous, inachessìbile, pien de lussou, una riquessa que ri disan de vote, per de viaje de luegn de l’autre coustà da terra. A Namouna es encara un equipage de belu marinà : stilà, severi e muhà couma car, per fà ou travalh e tamben per anà à scourratà e garçounete dou païs. U va e ven dou bastiment da bandiera stelàia cuenta couma u granne avenimente e entrahina pran de travalhe susa u quéi dou pouart.
A partença soubretout, que vehe amourouna-se sus’a diga dou Bastian auquele garçounete en pioù, qu’i disan « E lagrimouse » e que scouarlan ou mandilhou quoura ou batelou s’aluegna da coustiéra s’a marina scumousa. Spetàcoulou coumouvent qu’a douna r’idéa ent’un rimaire dou païs, Tassy de fa-ru una cansan deventàia pran chelebra :
« A Namouna ese partìa / Era un lunerdi de maten / Da ou Bastian a ra Chapetta / De garçounette i ‘n era pien. /Aquele filhe lagrimouse / Noun se pourian pu tenì / Preguema à Diou que me spouse / Avanche que siegan au mes d’Abrì… »
Jean-Louis CASERIO
Majoral du Félibrige
LA NAMOUNA DE JAMES GORDON BENNETT
A partir de 1893, Menton devient un des ports de la Riviera où l’on voit fréquemment Namouna le bateau de James Gordon Bennett, patron du grand journal américain, le « New York Herald ». Mais Le Commodore, c’est son surnom, trouve le port mal abrité des vents de Sud-Est, et propose de faire construire à sa charge une contre-jetée. Il se heurte alors au refus des édiles et à une farouche opposition de la corporation des gens de mer. Ce refus alimentera les conversations des années durant ! Le quai sera quand même construit ½ siècle plus tard, mais aux frais du contribuable mentonnais et ironie de l’histoire, il portera le nom de quai James Gordon Bennett !
Mais Namouna c’est aussi, pour tout un essaim de jeunes Mentonnaises le vaisseau des rêves lointains, un petit univers mystérieux et fabuleux, qui leur est inaccessible, où s’étalent un luxe, une richesse dont on leur conte parfois le détail mêlé à des voyages au bout du monde. Namouna c’est enfin son contenu humain, couleur d’exotisme. Un personnel stylé et sévère, tiré à quatre épingles, préposé aux services domestiques et surtout un équipage, un peu canaille sur les bords – pour certains tout au moins. Un équipage qui groupe de solides gaillards bien plantés, tatoués parfois, aux uniformes bien taillés, flatteurs et séduisants, enfin entreprenants on ne peut plus. L’arrivée et le départ du steamer à la bannière étoilée compte parmi les grands évènements et provoque beaucoup de remue-ménage sur les quais du port.
Le départ surtout, qui voit s’agglutiner sur les murs du Bastion des jeunes filles larmoyantes « E lagrimouse » qui agitent leur mouchoir tandis que la silhouette du navire s’éloigne dans un sillage d’écume. Spectacle touchant qui inspire un rimeur local, Tassy qui en fit une chanson célèbre :
« La Namouna est partie / c’était un lundi matin / Du Bastion a la Chapetta / De jeunes-filles, il y en avait beaucoup. /Ces filles larmoyantes / Ne pouvaient plus se tenir / Prions Dieu qu’il m’épouse / Avant que nous soyons au mois d’Avril… »
Jean-Louis CASERIO
Jean-Louis CASERIO
Articles de cet auteur
- Un démon à la tête débonnaire sous le pied de Saint Michel...
- Ou belou majou, revirada en mentounasc par Jean-Louis Caserio, d’après un texte de Ginette Olivesi Lorenzi
- « A festa de Ramouriva : una tradician viva » par Jean-Louis Caserio
- A pesca defendùa ... ; (La pêche aux alevins)
- Una Festa dou Liman, perqué ? par Jan-Lou Caserio
- [...]
fr
Le Coin du Mentounasc dans Nice-Matin avant 2023
Le Coin du Mentounasc de Nice-Matin en 2017 et en (...)
N° 394 - Le « Coin du Mentounasc » du 14 octobre (...)
?
Site réalisé avec SPIP 3.0.16 + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 4