Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
Le « Coin du Mentounasc » du 23 décembre dans Nice-Matin

Le Noël de mes jeunes années

Un texte de Marcel VIALE avec la revirada de l’Atelier du Mentounasc de la SAHM
lundi 25 décembre 2017

Tradician dou païs… Vieux Noëls

LE NOËL DE MES JEUNES ANNÉES

Les Mentonnais sont encore nombreux à respecter la tradition, en souvenir des temps lointains et les liens avec le passé sont encore denses. Marcel Viale, le chantre bien connu du terroir, nous remémore le Noël de ses jeunes années. A l’époque, on était plus attachés aux coutumes ancestrales, la religion était plus présente. Noël était le plus beau jour de l’année pour tous les enfants. « Au début du siècle, dans la majorité des familles, Noël était placé sous le signe de la simplicité… Toutefois, peut-être chez l’aristocratie mentonnaise, dans les grands hôtels en était-il autrement… »
"Noël, c’est un bon repas en famille où rien ne manquait, excepté les huîtres et le champagne. Un bon repas que l’on faisait durer jusqu’aux abords de minuit en attendant de se rendre à la messe de minuit à Saint-Michel, célébrée par le curé Ortmans avant 1920. Et aussi à partir de 1920 au Sacré-Cœur dont les travaux commencés avant 1914, interrompus par la guerre, venaient d’être terminés. L’on y retrouvait le curé Bonfante. On ne mangeait pas d’huitres, les Mentonnais avaient peur de s’empoisonner, de même qu’avec les moules ! Toutefois, il fallait compter avec les villégiaturistes, pour lesquels il n’y avait pas de réveillon sans coquillages et qui eux aussi fréquentaient les palaces.
Il y avait ainsi à Menton, avant 1940, un seul marchand d’huîtres et de moules, François Fossati, installé sur un étal à l’entrée du marché municipal. Il devait fournir les hôtels et une certaine haute clientèle.
Tous les jours, à midi, après la vente, il allait immerger les huîtres et moules restantes au bout du vieux port pour les réoxygéner, l’eau étant claire, pas de mazout, pas d’autres ingrédients à l’époque…
On ne buvait pas de champagne non plus, il faut dire que dans leur grande majorité, chaque famille possédant un lopin de vignes faisant son vin, rouge en général, un peu de blanc, réservé aux jours de fêtes. Dans les familles, on buvait « son » vin ! Foie gras ? On n’en entendait presque pas parler.
L’offrande de la fougasse : On se servait toute l’année chez le même boulanger, et celui-ci avait l’habitude d’offrir pour Noël une fougasse à chaque bon client. Les 13 desserts provenaient des campagnes mentonnaises : des oranges, des mandarines, des pommes, des kakis, des noisettes, du raisin de framboise sur la tonnelle, des confitures et des figues sèches entamées la veille de Noël et qui duraient jusqu’au mois de mars. Nous en séchions près de 100 kg, récoltées sur nos sept gros figuiers à notre campagne des Castagnins ou du Baousset et la fougasse gratuite, du boulanger. On achetait aussi quelques dattes, des chocolats et surtout du nougat fabriqué à Castellar par Martin. On avait bien sûr notre marc de raisin. Il y avait encore quelques bouilleurs de cru à Menton et à Gorbio…
Texte de Marcel Viale

NATALE DOU TEMP ANTIG

Tantu san u mentounasque a fà vive a tradician du tempe antigue. Marcé Viale, ou poueta pran counoushù dou païs, nou fà n’avisà dou Natale da soua jouventùra. Tempe fà eran mai ligà ent’u tradicioù vielhe, a religian era mai viva. Natale era ou pù belou jorne de r’ann pèr tout’u enfante. Scaijhi toute familhe fasìan un Natale sèmpliche, echetou r’aristocracìa mentounasca qu’anava ent’u oustàle granne… Natale era un ban past dam’a familha douna se manjava de tout echetou e uitre e ou ban ven spumous !
Se stasìa à taura scaijhi fint à miejanuech pèr anà à messa-grana de Natale à San Miqué, chelebràia da rou prevost Ortmans, avanch 1920 e apress i era tamben ou prevost Bonfante au Sacrà-Couhe.
U nouaishe vielhe avìan de tout da manjà mà avìan pahoù d’empoujhounà-se dam’e uitre e re muscle. Erousament aquelu que venìan en vilegiatura fasìan sempre un cachafueg dam’u couquilhage. Avanch 1940, Francescou Fossati era souret da vende uitre e muscle, stasìa au mercà doun’avìa un banc. Era elou que fournìa ru oustàle e una rica clientela. Tout’u jorne, apresse mejijorn anavà piounjà e uitre e re muscle que i restavan ent’ou pouart-vielh à coustà dou fanà pèr oussigenà u se couquilhage. Ent’aquelou temp r’aiga era quiàra, sensa essença o autre pourcarìe.
Ou ven spumous noun se bevìa nan, scaijhi cada familha avìa un predi de vigna e fasìa ou « sen » ven, rouss prenchipalament e un poc de bianc servà pèr e feste. Ou fìgatou-grass n’era pa counoushù, o ben poc.
Anavan toute r’ann ent’a stessa boulanjarìa e ou fournìe avìa r’abitùdine de regalà una fougassa pèr Natale ente cada bo-cliente. U treze douçoù venìan da campagna mentounasca : pourtougale, mandarine, mere, kakì, avelane (linçouare), rasim de framboasa pilhà s’a tòpia, a fougassa dou fournìe, de counfeture e de figue seque qu’en manjavan fint’au mes de mars. Nautre, en secavan 100 kilò culhìe susa 7 grosse figuiere dou Castagnin o dou Bausset. Catavan tamben quarque dàtari, de chicoulata e de coubaita facha à Castelà da Martin. Avìan ben segù a nouaisha branda. I era encara de brandavenìe à Mentan e à Gouarbe…
(revirada da l’Atelié dou mentounasc - SAHM)


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