Société d’art et d’Histoire du Mentonnais

R’Epifanìa e ou temp de pastourale…

Un travail de l’Atelier du Mentounasc de la SAHM
mardi 9 janvier 2018 par Jean-Louis CASERIO

« De Noël à la fête des rois, les jours augmentent d’un pas de roi. » et après vient le temps des Pastorales…
Pendant toute cette période, pouvant aller jusqu’à la Chandeleur, on jouait la pastorale. La pastorale est au Midi ce que les mystères sont au Nord.

R’EPIFANÌA E OU TEMP DE PASTOURALE…
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Ou temp de Natale fenishe pèr r’Epifanìa. Un vielh prouverbi mentounasc desìa : Pèr l’Epifanìa, en pianura, en coulina, u jorne creishan d’un vorou de galina. St’ann aquela festa toumba ou sìe dou mes de Genarou qu’es ou jorn du Ré. Ent’u tempe antigue, a vegìlia, de nuech, entorn de mieja-nuech, se desìa a u enfante que vourìan vé passà u Ré, d’anà à vé-ru s’ou pouant dou Carei o dou Foussan, viestì d’una camijha o d’una cuberta bagnàia e una cana verda en man !
Aquestou jorn se fasìa una tourta dame de fave e de faijhoùe dintre da pasta. S’a fava tocava a una garçouna, se pouhe di qu’ente r’anàia se marierà, istess pèr un garçan. Aquela persouna que a pilhà a fava es a regina da festa e aquela que trova ou faijhoùe es ou ré e car que pagan, tout u dou, a tourta. Aquela tradician es encara pran viva au jorn d’ancuhi. E « De Natale a u Ré, u jorne creishan d’un pass de Ré ».

Apress ven ou temp de Pastourale…
Ent’aquelou temp que pouvìa anà fint’ à ra Canderiéra, se jugava a pastourala. Ese pèr nautre ço que u misteri san pèr a gente de vaga-là. E pastourale eran dounàie ent’e guieijhe. A pu counoushùa « A Pastourala Maurel » data de mile vech cent quaranta quatre à Marselha. Ese sempre jugàia ancuhi. Mentan counoushe cinq pastourale : « A Pastourala de Mestre Grigo » de Marcel Firpo (1939), « Ou pastre, r’ange e u sete pecà » de Louis Moreno (1942), « Era una stéla » de Jaouselet Maccari (1960), « Ese sempre a stessa stòria » de Louis Nicolas Amoretti (1978) e « Natale à Mentan » d’Alain Porro (1978). Cad’ann, dame fede e courage, ou teatrou mentounasc dounàva una representacian da pastourala.
Ma douna san ancuhi e pastourale d’una vota ?
(revirada da r’atelié dou Mentounasc)

L’EPIPHANIE ET LE TEMPS DES PASTORALES
Le temps de Noël se termine à l’Epiphanie. Et pour l’Epiphanie, en plaine et en colline, les jours augmentent du vol d’une poule dit un vieux proverbe mentonnais. Cette année, l’Epiphanie tombe le 6 janvier. Il y a bien longtemps, on racontait aux enfants qu’ils verraient passer les Rois sur le pont du Carei ou du Fossan, s’ils y allaient à minuit, vêtus d’une chemise ou d’une couverture mouillée et tenant un roseau vert à la main !
Ce jour-là, on se réunissait pour partager la traditionnelle galette des rois garnie de fèves et de haricots. On disait que la jeune fille -ou le garçon- trouvant la fève se marierait dans l’année. Celle qui trouvait la fève était reine de la fête. Celui qui tirait le haricot devenait roi. Tous les deux offraient alors la galette ou rendaient l’invitation. La tradition est encore bien vivace de nos jours. Et « De Noël à la fête des rois, les jours augmentent d’un pas de roi. »

Après vient le temps des Pastorales…
Pendant toute cette période, pouvant aller jusqu’à la Chandeleur, on jouait la pastorale. La pastorale est au Midi ce que les mystères sont au Nord. Les pastorales ont d’abord été présentées dans les églises. Ensuite, elles passent aux ordres religieux, puis aux cercles catholiques, aux patronages et aux groupes de théâtre. La plus connue, « La Pastorale Maurel », est créée en 1844 à Marseille. Elle est encore jouée de nos jours. Menton connaît cinq pastorales : « La Pastorale de Mestre Grigo » de Marcel Firpo (1939), « Ils étaient sept et le berger » de Louis Moreno (1942), « Il était une étoile » de Joseph Maccari (1960), « C’est toujours la même histoire » de Louis Nicolas Amoretti (1978) et « Natale à Mentan » d’Alain Porro (1978). Chaque année, avec foi et courage, le groupe théâtral mentonnais donnait une représentation de la pastorale. Mais que sont devenues les pastorales d’antan ?
Recueilli par J-L Caserio
Société d’Art et d’Histoire du Mentonnais


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