Les 100 ans de Beausoleil (1904-2004) 3ème partie : L’essor de la nouvelle cité

 Une cité reste à bâtir

La nouvelle cité ne cesse de croître. Les chiffres du tableau ci-dessous sont significatifs :
1904.............................4679 habitants
1910.............................6344
1914.............................8231
1921.............................8315
1926............................11648
1931............................13051
1946............................10861
1954............................11504

Cette pression démographique entraîne une inévitable et forte poussée urbanistique à tel point que, pour éviter toute urbanisation anarchique, la nouvelle municipalité prend dès 1906, des mesures limitant les hauteurs des nouvelles constructions et réglementant les autorisations à bâtir.

La nouvelle municipalité s’attache à l’équipement de la commune, et comme nous l’avons souligné plus haut, à l’éradication progressive des quartiers insalubres. En 1910, le conseiller municipal François Raffaelli, ingénieur civil, rend un rapport sur le « Tonkin »

« (...)A côté de la ville nouvelle, où de magnifiques immeubles ont été édifiés, subsiste toujours l’agglomération du Carnier formée d’un amas de maisonnettes et de baraques construites avec les moyens primitifs, ans règles, ni méthode et desservie par une série de ruelles tortueuses, véritables boyaux où l’air se renouvelle difficilement »

La peur de l’épidémie suscitera régulièrement des projets d’assainissement du quartier ; notamment par la construction d’une voie traversant de part en part le Carnier, voie qui ne sera inaugurée qu’en 1986 par André Vanco, maire de la commune de 1971 à 1986. Notons, que, en 1953, on parle toujours de « projet d’amélioration du quartier insalubre du Carnier »

Lors de la création de Beausoleil, en dehors de l’école, d’un embryon de cimetière, et du marché, tout reste à faire en matière d’équipements collectifs.

Les premiers équipements seront : 1904 : création du bureau de Bienfaisance, 1907 : première école des Moneghetti, 1908 : création de la caisse des écoles, 1908 : inauguration de la Mairie Beausoleil, 1908 : premier bureau de poste (dans les locaux de la mairie), 1908 : deux casinos ouvrent leurs portent dont le casino municipal, 1909 : création de la place de la mairie.

Le Palais du Soleil

sur le boulevard du Midi en limite de la Principauté de Monaco (Photo club cartophile de Beausoleil)

La première guerre mondiale portera un coup fatal aux finances communales et certains projets n’aboutiront que dans les années trente (hôtel des postes, annexe du groupe scolaire du Centre, école du Ténao...)

 Beausoleil devient station climatique et canton

Deux mesures, représentatives de l’essor de la nouvelle commune, viennent parachever l’œuvre de Camille Blanc : il s’agit, d’une part, de l’érection de la commune en station climatique par décret présidentiel du 27 mai 1921, d’autre part de la création du canton de Beausoleil par la loi du 27 décembre 1922.

Entre le boulevard de la Tour et

l’avenue du Casino, le centre ville est en plein essor. (Coll privée Merlino-reproduction du livre d’or de 1954)

Ainsi, s’achève le long parcours, parfois douloureux, de la naissance de Beausoleil, où se sont exprimées les passions et les intérêts de gens de tous horizons. C’est grâce à des initiatives privées dont Camille Blanc a favorisé le développement sur le territoire de la commune et au crédit de son nom dans le monde des affaires que la prospérité de Beausoleil s’est affirmée durant son long mandat avec une rapidité dont ces derniers chiffres donnent l’ampleur : le produit des seuls impôts perçus dans la commune en 1905 s’élève à la somme de 83 228,15 francs pour atteindre la somme de 423 340,30 en 1923. Durant le même temps, la population passe de 5000 à 10000 habitants environ.