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De Mentounasque a ra batosta de Lepante en 1571
Il y a 447 ans…
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DE MENTOUNASQUE A RA BATOSTA DE LEPANTE EN 1571
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Un jorn de r’estade 1571, 14 Mentounasque san partì susa doue galere d’Onoratou primou Grimaldi qu’avìan pèr noum A Capitana e a Patrona coumandàie da Giacomo Laurenti e Laurenzo Rossi. R’armada turca venìa de pilhà Chypre, de r’emperou venecian. Aquelu demandan r’ajutou du paise crestian e dou papa Pie V que prouclama una crousada ent’una Liga-Santa dame Spagna, Génoa, Malte… foarta de 213 galere e de 30000 sourdati.
Ou 27 de setembre, u turque assoustan a flota ent’ou pouart de Lepante pèr r’envern. Pensan qu’u nemigue nou’ van nan mandà r’oufensiva ent’a marrìa stajan. En tant, don Juan fa levà r’àncoura. Ou 7 d’Autoubre 1571, arriban à Patras. A flota otoumana d’Ali Pacha i ès dame 300 bastimente e 34000 sourdati susa un froant de 4 km.
R’apress-diernà, u batelu s’arrecampan dam’a fouarça du reme, bandière au vent, troumbete sounente, ou spetàcoulou devìa esse straourdinari. A piene vitesse, e galere s’arramban ent’un scrushament spaventous de reme route. A barroufa è generala. Prènchipe e sourdati se spansan ent’u choque, u ralhe, a fumada, e mouroù de fleche. Prèss de 170000 ome, de que 74000 sourdati se sbatan pèr 3 oure ent’una luta servaja. A 5 oure a batosta è fenìa. A Liga-Santa a vinche. U Turque nou’ san pu envenchìbile. Acò es ‘una de pu granne batoste marine de tout’a stòria que marca ou long afroutament en Mediterrànea ou Pounent crestian à r’Islam otouman.
Sìe Mentounasque soulament retrovan a soua pichouna pàtria. En vila se spande ou noum du veche fraire d’arma massà ent’a batosta. « Monone Imberto, Barthomairo Arguina, Agostino Bosan, Bedin Gazano, France Bisado, Gio. Antonio Pachiero, il figlio di Pocca Barba, Antonio Plesso » ; ent’ou libre da parròquia, ou noum de cadaen è marcà acoumpagnà d’aquela gloriousa necrolougìa « morto alla vittoria ».
Sensa dùbitou, u valhante eroù an cuntà tante vote aquela darrìa grossa batosta de batelu à reme. Bartolomeo Pretti a rapourta una bandiéra regalàia ent’a guieija San-Miqué e tamben doue lance pilhàie ent’u nemigue : l’una ournava d’un temp l’intrada dou palassi Preti, e l’autra pouarta a crous d’argent que, encara ancuhi, fegura à toute e proufessìe.
Jean-Louis Caserio, Félibre Majoral
DES MENTONNAIS À LA BATAILLE DE LÉPANTE EN 1571
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Un jour de l’été 1571, une petite troupe de 14 Mentonnais, enrôlés par Honoré Ier Grimaldi, montèrent à bord de deux galères : la Capitana, et la Patrona avec pour capitaines, Giacomo Laurenti et Laurenzo Rossi. l’armée turque s’était emparée de Chypre, la pièce maîtresse de l’empire maritime vénitien. Ceux-ci demandèrent l’aide des puissances chrétiennes et implorèrent le pape Pie V qui proclama une nouvelle croisade et réunit une Sainte Ligue avec l’Espagne, Gênes, Malte... forte de 213 galères et de 30000 soldats.
Le 27 septembre, les Turcs abritent leur flotte, dans le port de Lépante pour y prendre leurs quartiers d’hiver. Ils ne pensent pas que l’ennemi puisse se lancer dans une grande offensive navale au début de la mauvaise saison. Or, don Juan donne l’ordre d’appareiller. Le 7 octobre 1571, la flotte arrive dans les eaux du Golfe de Patras. L’immense flotte ottomane d’Ali Pacha est là, forte de 300 navires, couvrant un front de 4 km avec à leur bord 34000 combattants.
Au début de l’après-midi, les deux lignes se rapprochent à la force des rames, bannières au vent, trompettes sonnant, le spectacle devait être extraordinaire. Puis, lancées à pleine vitesse, les galères s’abordent en un choc frontal, dans le craquement effrayant de leurs rames. La mêlée devient générale. Princes et soldats se ruent en un corps à corps inextricable, au milieu des détonations, des cris, de la fumée et des nuées de flèches. Près de 170000 hommes, dont 74000 soldats, s’affrontent pendant 3 heures dans une lutte sauvage. A 5 heures le combat est terminé. La Sainte Ligue a remporté une victoire complète qui a un retentissement considérable : on ne croit plus les Turcs invincibles. C’est l’une des plus gigantesques batailles navales de l’histoire qui symbolise l’ampleur du long affrontement qui a opposé en Méditerranée l’Occident chrétien à l’Islam ottoman.
Six Mentonnais seulement retrouvèrent leur petite patrie. En ville se répandit le nom de leurs 8 compagnons d’armes tués dans la bataille. « Monone Imberto, Barthomairo Arguina, Agostino Bosan, Bedin Gazano, France Bisado, Gio. Antonio Pachiero, il figlio di Pocca Barba, Antonio Plesso » ; dans le registre paroissial, le nom de chacun de ces vaillants soldats est accompagné de cette courte et glorieuse nécrologie « morto alla vittoria ».
Sans doute les vaillants héros furent-il intarissables sur la dernière grande bataille des navires à rames. Bartolomeo Pretti arborait comme trophée un drapeau qui fut offert par l’un de ses descendants à l’église Saint Michel ainsi que deux lances prises à l’ennemi : l’une orna longtemps l’entrée du palais Preti, l’autre porte la croix en argent massif ciselé qui, aujourd’hui encore, figure à toutes les processions.
Jean Louis Caserio
Jean-Louis CASERIO
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