Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
De Cabbé-Roquebrune à Roquebrune-Cap-Martin

Cabbé et Roquebrune entre 1900 et 1914

D’après « Le Roquebrunois » n°4 – décembre 1984
mercredi 21 novembre 2018 par « U Chacharoun de Rocabruna »

De Cabbé-Roquebrune à Roquebrune-Cap-Martin
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CABBÉ ET ROQUEBRUNE ENTRE 1900 ET 1914
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A cette époque, Cabbé n’était constitué que de champs de cultures et la Saint-Louis était la fête des moissons. Il faut dire que Roquebrune, c’était avant tout le Village. Seulement voilà : la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle voient se développer les transports, et l’arrivée du PLM à Cabbé y amène les premiers touristes -à l’époque hivernants seulement- de nationalités diverses, Français, Anglais, Allemands, Autrichiens, Russes... La première gare est installée à Cabbé, et les premières villas fleurissent.
Ainsi, Cabbé se développe et bat en brèche le Vieux Village : en 1910 on compte 2.500 habitants du Cap Martin à Saint-Roman contre 475 au Village.
De 1910 à 1915, des hommes brillants et érudits faisant preuve d’un dynamisme extraordinaire prennent en main la destinée de Cabbé-Roquebrune ; ils ont pour nom, entre autres, Antoine et Jean Gonzales -Antoine est le fondateur du mouvement des « Prévoyants » qui crée la première assurance mutuelle agricole, ancêtre du Crédit Agricole d’aujourd’hui ; son fils Jean-Baptiste, instituteur à Nice, fonde le Saint-Louis Club, association du quartier, et écrit des chroniques dans les journaux locaux sous le pseudonyme de Pierre du Ginest. Il y a aussi Marius Otto, directeur de la Compagnie Française de l’Ozone, les Revelly, Devissi, Gioan, Thomasset (intendant du Diodato, puis fondateur de la pension « Riviera »), Lorenzi, Imbert... Tous ces gens se regroupent autour d’un journal « Le Phare du Cap Martin, organe de la rénovation communale de Cabbé-Roquebrune », participent au Conseil Municipal et c’est sous leur égide que se réalisent alors :

  • le transfert de la poste du Village sur la route du tramway à la maison Meney (ancienne nationale 7 au carrefour avec l’avenue Vilarem),
  • la création du Syndicat d’Initiative. Autre cheval de bataille, le transfert de la Mairie du Village à Riva Bella et... la création d’un port abri à Cabbé où tous les Roquebrunois possèdent un petit bateau. Mais surtout, c’est la lutte pour le rattachement définitif de Carnolès et du Cap Martin à Cabbé-Roquebrune qui les anime : ainsi le Conseil Municipal, alors présidé par A. Brigliano, Maire, démissionne en bloc le 17 octobre 1910 pour l’obtenir. On peut lire dans « Le Phare du Cap Martin » d’août 1910 : « Avec le transfert de la Mairie à Riva Bella, nous demandons le changement de la dénomination de la Commune pour la deuxième fois : son vrai nom est Roquebrune-Cap-Martin ". Cette victoire, hélas, beaucoup ne la connaîtront pas puisque c’est un décret d’avril 1915, en pleine Première Guerre Mondiale, qui accorde à la commune de Cabbé-Roquebrune, la dénomination de Roquebrune-Cap-Martin. D’après « Le Roquebrunois » n°4 – décembre 1984

CABET E ROCABRUNA TRA 1900 E 1914

En aquest temp, Cabet n’era fach que de camp de verdura e a San Louis era a festa de missoun. Se car di que Rocabruna era avanch tout ou païs. Soulament ècou : a fen dou XIXe sècoulou e ou coumençament dou XXe sècoulou veoun creshe u traspourt, e a vengùa dou PLM a Cabet fa venὶ u primou fourestὶe, a l’épouca d’envern soulament, de païs divers : Frances, ingles, aleman, austriac, russou… A prima gara è bastὶ a Cabet : aï prime vilà fiourissoun. Ashen, Cabet creshe au dann dou vielh païs : en 1910 se cunta 2500 abitant dou Cab Martin a San Rouman countra 475 au païs. De 1910 a 1915, de ome brilhent e enteligent, pien de vigourὶa straourdinària, pilhoun en man a destinàia de Cabet-Rocabruna ; An per noum, tra autre, Antoine e Jean Gonzalès, Antoine è ou foundatoù dou mouviment de « Prévoyants » qu créa a prima assurença per u païsan, antig dou « Crédit Agricole » d’ancuhe. Ou sen filh Jean Baptiste, maïstre a Nissa, founda ou San Louis Club, assouciacioun dou quartiè e scrèue de artìcoulou int’u journale d’aqui souta ou noum de « Pierre dou ginest ». I a tamben Marius Otto, directoù d’a compagnὶa francesa de l’Ozone, u Revelli, Devissi, Gioan, Thomasset (respounsable dou Diodato, apress foundatoù d’a pensioun « Riviera » Lorenzi, Imbert…Tout aquela gent se mete ensem a l’entorn d’un journale « Ou farou dou Cab Martin strument d’a renouvacioun coumunale de Cabet-Rocabruna », pilhoun’na part au counselh d’a coumuna e è souta ou sen mandatou que se fan aloura : ou despiaçament d’a posta dou païs sus’ou camin dou tramway vers a casa Meney (antig naciounale 7 au crousament dame a carriera Vilarem), a créacioun dou Sindicat d’iniciativou. Autre proujet, ou despiaçament d’a Merὶa dou Païs a Riva bela e… a creacioun d’un pouart a Cabet, douna tout u Rocabrunasc an un pichoun batèu. Ma, avanch tout, è a batalha per ou restacament per toujoù de Carnolés e dou Cab Martin a Cabet-Rocabruna qu u moutiva : Ashen ou Counselh d’a Coumuna, dirijà da A. Brigliano, Mèra, demissiouna tout ensem ou 17 outoubre 1910 per l’avé. Se poure liege int’ « ou farou dou Cab martin » d’aoust 1910 « Dame ou despiaçament d’a Merὶa a Riva bela, demanden ou cambiament d’ou noum d’a Coumuna per a segouda vota : ou sen verou noum è Rocabruna Cab Martin. Aquesta vitὸria, malerousament, proun noun a counousheran pousque è un decret d’abrὶ 1915, en piena prima guerra moundiale, que counsenti a coumuna de Cabet-Rocabruna, ou noum de : Roquebrune Cap Martin.
Traduction par U Chacharoun rocabrunasc. 2018.


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