Le mot du président n°118

samedi 26 août 2006 par bergio

Ah ! Que la Belle Epoque était jolie ! c’était l’bon temps de nos vingt ans ! Tous ceux qui ont connu ce Menton « d’avant la guerre » (celle de 40) pourront vous le dire. La campagne était luxuriante ; les topias (tonnelles) abritaient des festins joyeux arrosés de mahunvern goulayant ; les jeunes plongeaient du haut de la Patata (rocher) dans une mer limpide ; on mangeait les tomates du jardin cultivées sans engrais chimique, rien qu’avec du « naturel » ; les coquelicots eux-mêmes étaient plus rouges et même bien souvent complices de romantiques idylles.
Aujourd’hui, rien n’est plus comme avant. Certes, pour une grande partie de la population active, l’été « c’est la saison où l’on fait son année » : les hôtels, restaurants, bars, plages, petits commerces ne laissent pas beaucoup de loisirs. Pour d’autres par contre, c’est la saison des baignades et de la voile, des randonnées en montagne,... et des voyages. On m’a rapporté à ce sujet des rencontres fortuites dans la cathédrale de Barcelone ou sur la Cinquième Avenue à New-York ; le plus inattendu nez-à-nez étant sans aucun doute intervenu lors d’une visite de la Pyramide de Gizeh.

C’est aussi la saison où l’on reçoit les exilés, qui arrivent si fatigués de Paris ou de Strasbourg qu’ils ne souhaitent plus que de longues siestes sous un olivier - attention aux chicoungounias. Mais si vous êtes de ces rares privilégiés qui ont encore les moyens d’entretenir une « campagne », qui n’ont pas vendu la casa dou paigran, de ceux pour qui le magail n’est pas una bruta bestia, qui n’ont pas peur, étant donné le prix de l’eau, de produire les ingrédients du bagnet beaucoup plus chers qu’au marché ou sul mercato, alors là !

Mais quoi qu’il en soit rien n’est plus agréable, de retour d’un beau voyage au troun de l’air, que de piquer une tête au petit port du Cap Martin, quand le soleil a disparu derrière le Mont-Agel.