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Le Chapacan
LE CHAPACAN
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Dans une de ses chroniques parues dans Nice-Matin, André Compan dressait le portrait du chapacan : « Un des métiers les plus visés par la verve populaire fut longtemps ce personnage essentiel de nos rues : l’irremplaçable chapacan, l’attrape-chien, homme fort impopulaire auprès de ses compatriotes et surtout des enfants qui créaient des comptines de leur cru où revenaient comme un refrain vengeur ces sobriquets : chapacan, bramafan, massacan, cerca-chatela, marca patela (preneur de chiens, crève-la-faim, à assommer d’une pierre, cherche poux, tête à gifles). Souvent, des inscriptions perfides ou infamantes venaient orner les murs de sa pauvre demeure : lou can bauba, lou chapacan rauba (le chien aboie, le chapacan vole) ; maïoun de chapacan, cala sus l’ouos-bertrand ; caissa, carreta de chapacan, cau lou ficà davant. Le florilège ici est interminable… »
Autrefois donc, le chapacan était chargé du ramassage des chiens errants et de leur mise en fourrière ; les chiens devaient alors porter le nom de leur propriétaire et une muselière pour les plus dangereux. La Société protectrice des animaux de Menton critiquait alors les méthodes trop cruelles de « l’attrape-chien » chargé de conduire par tous les moyens les éléments indésirables de la race canine vers la fourrière et la mort (Journal Le Mentonnais, 10 juin 1876)
Dans Chemin de la Lanterne, Louis Nucera écrit : « Lou chapacan arpentait les rues […] avec sa carriole à deux roues tirée par un âne, sa niche grillagée dans laquelle il enfermait les chiens errants. Cet homme était détesté par les êtres émotifs. Rose était celle qui prévenait les chiens sans muselière ou abandonnés pour leur éviter le fouet en forme de lasso du bourreau. Le combat était cruel à voir ; lou chapacan gagnait toujours. Sylvio aussi faisait fuir les pauvres bêtes menacées. Cet après-midi-là, dans ses bras il en prit un tout jeune qui s’amusait, ne se doutant pas des dangers qui rôdaient. Rose était près de lui. Il le lui donna. Félix le menuisier l’accepta. Nous étions en 1915. »
Galoufa, c’était le nom d’un attrapeur municipal de chiens errants évoqué dans le roman de P. Achard « Salaouetches » : Galoufa passait la journée à arpenter les rues de la ville et des quartiers à la recherche des chiens errants sous les quolibets d’une foule d’enfants bruyante et indisciplinée.
Lorsqu’il localisait la bête, Galoufa s’approchait de l’animal à pas de loup, son lasso dissimulé derrière son dos. Il projetait, alors, son piège sur l’animal en lui enserrant le cou ! Un combat de force s’engageait. L’attrapeur de chiens n’en était pas à son coup d’essai. Il faisait monter sa proie dans la cage après lui avoir passé le manche du lasso autour du cou. Il tirait sur l’espèce de corde à noeud qui lui enserrait le cou pour que l’étranglement oblige le chien à se calmer et reprendre ainsi son souffle. Le cri des enfants associé aux aboiements faisait de chaque capture une épopée.
Recueilli par Jean-Louis Caserio
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OU CHAPACAN
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D’un temp, ou chapacan era r’ome que devìa recampà tout u cà devagà que scountrava ent’u camì. Ou chapacan passava a soua journàia de travalh a cercà aquele paure bèstie, Dam’a soua carreta e una gàbia douna stremava u cà chapà. U cà devìan avé ou noum dou sen prouprietari e, u pu dangerouse, pourtà un mourralh. Ra Soucietà Proutetriça du arimà de Mentan criticava, ent’ aquelou temp, re metode trope crudele dou chapacan carregà de menà n’impoarta couma, aquelu cà que nushen noun vourìa, fint’ a fourriera e ra moart. (journale « Le Mentonnais », 10 de San Jouan 1876)
Ente « Chemin de la Lanterne », Louis Nucera scrive : « Lou chapacan caminava […] dame ra soua carreta à doue rode stirassàia da un ase, dame ra soua gàbia grilhajàia ent’ aquela eran stremà u cà errante. Aquest ome era pilhà en ira da toute e persoune emoutive. Rosa era aquela que prevenìa u cà sensa mourralh o abandounà pèr fà-ri squivà ou fouét en fourma de lass dou bòia. Ra batosta era crudele à vé ; ou chapacan gagnava sempre. Sylvio tamben fasìa scapà re paure bèstie menaçàie. Aquel’ apréss-diernà, elou ha pilhà en brass un can pran jouhe que jugava sensa pensà ent u perìcouli que viroundavan. Rosa era dapé d’elou e ri ha dach. Felix, ou menusìe r’ha achetà. Eran en 1915 . »
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Galoufa, era ou noum d’un chapacan munichipale evoucà ent ou roumançou de P. Achard « Salaouetches » : Galoufa passava tout ou jorn à caminà ente tout u camì da vila e u quartié pèr cercà u cà errante souta u scarse de tantu enfante, foula remoulousa e endiciplinàia.
Quoura loucalisava ra bèstia, Galoufa s’apressava de r’arimà à passe de loub, ou sen lass piatà darraire ra squina. Lançava, aloura, ou sen lass sus’ ou can en ri stregnent ou coal ! Un coumbà de foarça coumençava. Ou chapacan avìa r’abitùdine. Fasìa mountà ra soua preda ent’ a gàbia apréss avé-ri passà ou mànigou dou lass au virou dou coal. Tirava sus’aquelou group fach dame ra coarda e ri stregnìa ou coal pèr pouré, en rou stangourent, óubrigà ou can à apasià-se e repilhà aishì ou sen fiat. Ou ralh du enfante assoucià dam’ e baubade fasìa de qua de catura una legenda.
Revirada Solange Mongondry Barbéris, Felibressa mentounasca
Jean-Louis CASERIO
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