Le pêcheur mentonnais - par Jean-Louis Caserio

AUTREFOIS, LE PÊCHEUR MENTONNAIS
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Existe-t-il un modèle du pêcheur mentonnais des temps passés ? De nombreux auteurs se sont essayés à dresser son portrait au cours des années.
C’est l’historien Gilles Normand, qui a recueilli quelques images de pêcheurs du pays tracées par des villégiateurs étrangers ou relevées dans la presse locale de la fin du XIXe siècle.
Dans le numéro du 15 janvier 1894 de Menton-mondain, on peut lire un portrait de pêcheur, patient, persévérant, au « bonnet rouge ou marron fièrement campé sur l’oreille, la pipe aux lèvres, l’œil fixé sur l’horizon », portrait présenté comme étant « le vrai type du pêcheur du pays ». En villégiature à Menton, l’étranger ne peut manquer de poser son regard sur les pêcheurs mentonnais. Le pêcheur est ici une véritable distraction pour l’étranger. Ce dernier aime à regarder cette longue corde à laquelle sont attelés des hommes, des femmes et même des enfants. Moggridge, dans son ouvrage Menton et ses environs…, décrit en 1866 son type du pêcheur mentonnais… Ainsi, « à chaque pas, on rencontre paressant à l’ombre de leur barque tirée sur le rivage, de beaux grands gaillards aux traits réguliers, coiffés d’un bonnet phrygien à demi perdu dans une splendide chevelure noire et bouclée ; un pantalon, si court que c’est presque un caleçon laisse à découvert des membres dignes de servir de modèles à la sculpture ; la chemise est ouverte à une large poitrine où flotte un scapulaire ». Et l’observateur anglais de se demander si parmi les marins mentonnais dont il admire la mâle beauté, il n’y aurait pas encore quelque descendant des matelots qui eurent l’honneur d’affronter leur marine de guerre.
Le rédacteur de Menton-mondain insiste lui aussi sur la beauté physique des pêcheurs, qui lui rappellent les mâles athlètes de l’Antiquité.
Pour Gustave Labourt, qui décrit Buchou, le pêcheur mentonnais dans « Le Combattant » du 22 novembre 1893 : « le pêcheur mentonnais est un type vraiment original. Sa première qualité c’est la patience et le système de pêche pratiqué à Menton en exige énormément. »
Enfin, c’est Marcellin Garibbo qui, dans ses Souvenirs de Menton 1894-1914, évoque les pêcheurs mentonnais : « …On les apercevait, lorsque le mauvais temps menaçait, longer le mur abri du port, scrutant le ciel et l’horizon dans leur tenue pittoresque : un grand bonnet rouge en laine pendant sur le côté de la tête, un caban sur le corps, un pantalon épais et de gros sabots aux pieds. Silhouette que plusieurs peintres anglais, en particulier, ont su si bien reproduire sur leurs toiles ».
Recueilli par J-L Caserio
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OU PESCAHOÙ MENTOUNASC DOU TEMPE FÀ
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Serìa poussìbile d’avé un moudélou dou pescahoù mentounasc dou tempe fa ? Pran de scritoù an provà de fa ou pourtré sen ent’ u anne passà.
Gilles Normand, stòricou, a trovà quarque imàgine de pescahoù dou païs fache da u touriste strangìe o trovàie ent’a pressa loucala à r’entorn da fen dou sécoulou XIX.
Ent’ou nùmarou dou 15 de genarou de r’ann 1894 dou « Menton-mondain », se pouhe liege una descrician de pescahoù, pacient, perseverent, dam’a barreta roussa piaçàia susa r’aurelha dame fiertà, a pipa en bouca, r’uelh gardéhent ou larg. Stou pourtré representava ou tipou verou dou pescahoù dou païs. Ou stranìe soujournent ente Mentan noun pouhe evità de vé ru pescahoù mentounasque ! Ou pescahoù es aquì una distracian cherta pèr ou stranìe à qù apieijhe de gardeà sta couarda lounga douna san stacà d’ome, de freme e tamben d’enfante. Moggridge, ent’ou sen libre « Menton… » descrive en 1866 ou tipou sen de pescahoù mentounasc… Aishì, « A cada pass, se scountra lusinent ente r’oumbra da soua barca tiràia sa riba da marina, de galharde belu granne, coafà dame un bounet soubacà ent’una cabelhatura spléndida negra e bouclàia ; de bràie aishì courte que semelhavan à una muhanda laishent vé de cambe degne de moudélou pèr a scultura ; a camijha duberta sus’un stòmigou larg laisha vé un scapulari. ». E r’ousservatoù ingles se demandava se entra u marenìe mentounasque, de qù badava ra belessa màsquie, n’i era encara quarque descendente du matalò qu’an augù r’aunoù d’afrountà a soua marina de guerra.
Ou redatoù dou « Menton-mondain » ensiste, elou tamben, s’a belessa fìsica du pescahoù, qu’i fan pensà à ru atlete masquìe de r’antiquità !
Pèr Gustave Labourt, que parla de Buchou, ou pescahoù mentounasc ent’ou « Combattant » dou 22 dou mes de nouvembre de r’ann 1893 : « Ou pescahoù mentounasc es una persouna verament ouriginala. A soua qualità prima es a paciença e n’en car pran pèr praticà ra pesca à Mentan.
Finalament, ese Marcellin Garibbo que evouca ru pescahoù mentounasque (Souvenirs de Menton, 1894-1914) : « …se vehan, coura ou marrì temp menaçava, loungà ou barri dou pouart, scrutinent ou chelou e r’ourizount dam’a soua tengùa pitouresca : una barreta roussa granna, de lana, pendent d’un coustà da testa, un caban sus’ou couarp, de bràie spesse e de scròu grosse ent’u pe. Es una silouheta que pran de pintoù inglese, particoularment, an saupù pintà dame prechisian sus’e tere soue. »
Revirada Mauri Osicki-Ampolini
Felibressa mentounasca