Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
APPRENONS LE MENTONNAIS PAR SES POEMES

Me su ensounà d’una marina... - Jauselet Maccari ; A Patata - Lucien Sicardi

lundi 1er mars 2021 par Mauri OSICKI - AMPOLINI

26. ETUDE D’UN POÈME EN MENTONNAIS. 5.
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Cette fois, c’est un poème de Jauselet Maccari (1909 – 1995) qui va être à l’honneur.
Son créateur était tapissier de métier. Il exerçait son métier le jour, et, la nuit, il écrivait des poèmes ou des pièces de théâtre dont la plus connue est « A Namouna ». Il a joué dans la Pastorale de Mestre Grigo de Marcel Firpo et il a fondé, en 1945, avec d’autres anciens, le Groupe Théâtral Amateur Mentonnais.
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Tout le monde à Menton a connu ou entendu parlé de « la Patate », vieille roche, parmi d’autres écueils dans la baie de Garavan, presque au pied de la vieille ville, rocher en forme de pomme de terre, qui faisait la joie de tous les enfants pendant la saison des bains de mer. Promontoire idéal pour plonger ou sauter (choucounà) sur les copains qui arrivaient à la nage. Aujourd’hui, par la création des plages artificielles, ces vieux récifs ont disparu, « n’i è pu qu’a Seca qu’a tengù », c’est un peu de notre cher passé qui n’est plus. (Jean-Louis Caserio, PM 130)
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« Me su ensounà d’una marina » de Jauselet Maccari est un poème qui parle du temps où il y avait encore « la Patate » !
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ME SU ENSOUNÀ D’UNA MARINA
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I
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Me su ensounà d’una marina
De coura mi, era pichan
Que d’assetà ent’a cousina
A vehià sout’ou barcan.
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II
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Eran partì dame moun fraire
À roca-longa, ailà pian pian
Dam’ou gousset de moun paire
S’avìan pourtà ra coulacìan.
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III
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Moun paire a desbarcà s’a seca
Press da tana dou pourprian
Moun fraire sus’a roca chata
Pèr pouré gantà ou loubassan
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IV
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Mi, ai fach ou virou du tre ladri,
Sout’ou camelou, ai pilhà un rascassan
Doue roustouguele, un labrìe e tre gobi,
Quatre girele sout’ou moulhan.
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V
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Avìan fach boana pesca
Moun paire era ou pu countent
Pèr nautre tout era festa.
Doun’ese passà aquelou temp ?
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VI
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Doun’ese passàia a roca-longa
Ou palhuss, u tre ladri, ou moulhan
A patata, ou camelou e a seca
A roca chata e ou loubassan ?
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VII
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Su anach à trovà san Pietrou
Pèr qu’elou fague quarcarren
M’ha respoundù en dialetou :
« Mi, n’ai poushù fà ren .
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VIII
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Retourna-te ent’a cousina,
E fai messian d’es encara pichan,
Countenta-te de vé de luegn a marina
Que t’han raubà sout’ou barcan ».
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Paure Mentan !

Jauselet Maccari
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1. Lire le poème à voix haute et recommencer plusieurs fois pour essayer de se familiariser avec le texte. La traduction se fera plus tard, comme d’habitude.
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2. Un peu de vocabulaire :
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Ensounà  : rêver à ne pas confondre avec sounà (appeler)
Gousset  : toute petite barque, ou goussou (petite barque pointue)
Fà messian : faire démonstration, ici « revois-toi, imagine-toi dans ta cuisine… »
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3. De quoi parle le poème dans son ensemble, utiliser le titre ?
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4.
Strophe I : Où se situe le poète ? Comment était la mer à cette époque ?
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Strophes II, III et IV :
Quelles sont les personnes qui interviennent dans le rêve ? Que vont-ils faire et avec quoi ?
Quels sont les noms des rochers cités dans ces strophes ?
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Strophes V et VI : Que ressent-on dans ces strophes ?
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Strophes VII et VIII : Qui, dans son rêve, le poète rencontre-t-il ? Que lui conseille cette personne ?
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5. Quelques questions sur la structure du poème qui est en vers rimés :
Observez les rimes et donnez-leur une appellation.
Sont-elles partout semblables tout le long du poème ?
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6. Strophe VII, deuxième ver :
analyser le verbe « fague », donner son infinitif et préciser à quels mode et temps il est utilisé ici.
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7. Traduction du poème.
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Le poète Lucien Sicardi dont nous avons étudié le poème « U Vielhe de Mentan » à la séance précédente a écrit un poème sur le même thème. Le voici ci-dessous « A Patata »  :
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Poème de Lucien Siccardi
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A PATATA
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I
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Avema ben cercà
Ma n’avema ren trovà
D’ent’a carriera, fint’ a r’ouspità
E tout ou moundou ‘n a parlà
Ahura ese ben segù
A Patata n’i ese pu.
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Refren
Enfante de tout’ u quartié
Dame pran de pieijé
A Patata avema frustà
Quoura venian se bagnà
Choucounà d’aquì
Choucounà d’ailà
Nou carrìa ben nouhà
Choucounà d’aquì
Choucounà d’ailà
Pèr nou’ esse negà.
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II
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Era de tradician
A Patata de Mentan
A Roca-Longa n’i mancava ren
Ah ! Couma s’amusavan ben ;
E coura sounav’ a Glòria
Ou primou bagn, ent’a jòia.
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III
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U anne an passà
E Mentan a cambià
‘Ste vielhe roque an despareishù
Adiou nouaisha jouventù
R’estade ese ben finì
Ma pèr nautre sta ou souvenì.

Chanson de Lucien SICARDI, musique de Berthe BIANCHI
publiée dans le n°30 du Pais Mentounasc

En document joint ci-dessous, nous avons, comme d’habitude, les différentes traductions.

A suivre et à bientôt. (sahm.diffusion orange.fr)


titre documents joints

1er mars 2021
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