Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
LE COIN DU MENTOUNASC DANS NICE-MATIN

La richesse de nos bigaradiers…Le Citrus Aurantium

Texte en français et Revirada en mentounasc de Mauri Osicki-Ampolini
dimanche 21 mars 2021 par Mauri OSICKI - AMPOLINI

La richesse de nos bigaradiers…
LE CITRUS AURANTIUM
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Dans nos jardins publics, nos rues ou dans les campagnes de la région mentonnaise, on trouve très souvent des bigaradiers, ces arbres qui, l’hiver, portent de beaux fruits oranges vifs presque rouges, colorant ainsi notre ville. Ces fruits, des oranges, intriguent souvent les touristes qui passent sous ces arbres. Parfois, ils sont même tentés d’en cueillir pour les manger… mais ils sont vite déçus en les goûtant : ce sont des oranges amères ! Une déception mais aussi une stupeur : pourquoi avoir de tels arbres dans le jardin !
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Pourtant, si l’on ne mange pas le fruit cru, on peut cependant en faire une délicieuse confiture. Du temps de ma grand-mère, c’était la confiture du pauvre ! En effet, à cette époque-là, les fruits se trouvaient facilement dans la nature ; ce n’était pas la peine de les acheter ! De plus, beaucoup d’eau était utilisée pour faire cette confiture ; seul le sucre était à acheter. A partir de quelques fruits, on remplissait beaucoup de pots… Pour ma part, je fais toujours la confiture en suivant la même recette ; j’obtiens une merveilleuse gelée avec de fines tranches de peau d’orange à l’intérieur.
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La peau du fruit peut être utilisée pour préparer le fameux vin d’oranges amères, un apéritif très apprécié par de nombreuses personnes. Mais on peut aussi déshydrater ces peaux au four, à une température pas trop élevée. Conservées ensuite dans un peu de sucre en poudre, elles seront utilisées plus tard pour parfumer la pâte des gâteaux, des cakes par exemple.
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Même les jeunes feuilles du bigaradier sont utilisées ; par distillation*, elles donneront la célèbre « Aiga nafra » si appréciée en pâtisserie. Celle-ci ne doit pas être confondue avec l’eau de distillation (ou hydrolat) provenant de l’hydrodistillation des fleurs de l’oranger amer qui, comme son nom l’indique, est obtenue à partir des fleurs.
Quant au néroli (baptisé ainsi au XVIIe siècle par Anne-Marie Orsini, princesse de Nérola), c’est l’huile essentielle de fleurs d’orangers amers.
De l’écorce des fruits, on extrait aussi l’essence de Portugal mais c’est une huile essentielle obtenue à partir du zeste de l’orange Citrus sinensis qui est l’orange douce.
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Dans un autre registre, citons aussi les infusions faites à partir de feuilles de l’oranger amer, un arbre très exploité en herboristerie et en phytothérapie. Ces feuilles sont bénéfiques pour le système nerveux et la digestion ; je me souviens que, lorsque j’étais petite, ma maman me demandait parfois d’aller lui ramasser quelques jeunes feuilles de bigaradier pour une tisane. Mais, à ce moment-là, je n’étais guère intéressée par les vertus éventuelles de cette boisson !
Quelle richesse fournie par cet arbre ! Mais ce que j’apprécie le plus c’est le parfum enivrant de la fleur du bigaradier, cette fleur blanche, immaculée, dont le parfum est inoubliable. Fin mars, début avril, les orangers fleurissent et nos jardins embaument, et le bigaradier a ma faveur. Le soir, c’est sous ses branches chargées de fleurs que je vais me délecter. Un vrai régal !
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« Orangers, arbres que j’adore,
Que vos parfums me semblent doux !
Est-il dans l’empire de Flore
Rien d’agréable comme vous ?
Vos fruits aux écorces solides
Sont un véritable trésor ;
Et le jardin des Hespérides
N’avait point d’autres pommes d’or.
 »
Jean de la Fontaine , Eloge de l’oranger, extrait.
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OU CITROUNÌE
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Counoushé aquest’erbou ? Aquelou que, ahù, en fen d’envern mete pran de couroù ent’u jardì da cità e ent’e nouaishe campagne. Es elou que fà u fruche que roussean : u citroù. Aquelu fruche atiran u passejante qu’en pilhan susa r’erbou pèr tastà-ru, ma que marrìa sourpresa, que gust amà ! Perqué avé acò ent’ou jarden ?
Avema aquelu erbou pèr fà pran de cause : una counfetura deliciousa que dame quarque fruche soulament se pouhe fà tantu toupine. Ma maigran ra sounava « a counfetura du paure » perqué i metìa pran d’aiga pèr fà-ra !
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Dam’e pele fresque metùe à lambounà quarque jorne ent’un ban ven bianc se pouhe avé un ven parfumà da regalà a u amigue. E se vouré mete rou parfum dou citran (pourtougà-amà) ent’un pastissan car fà secà ‘ste pele ent’ou fourn dam’una caroù douça e apress, un poc de sùcarou soubre, e tout acò ent’una bouata metàlica, se counserva ben !
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Parlema de pastissan, su segura qu’i meté d’aiga nafra, sabé douna ven aquel’aiga maravilhousa ? da destilacian de fuelhe dou citrounìe. R’ueri essenciale fach dam’e soue fioù, sounà ou neroli ha pran de prouprietà : es antiseticou, repausent, regenera ra nouaisha pel e rou sen proufum es pran utilisà en parfumarìa.
Que riquessa dounàia d’aquestou erbou ! E se r’u enfusioù vou apieijhessan, re fuelhe dou citrounìe vou farìan ben durmì.
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Ma me car dì que ço que m’apieijhe ou mai es ou parfum da fioù dou citrounìe, aquela fioù bianca e embriaganta. Coura arriba ou mes de mars, a sera, vagou de souta r’erbou que m’ese pu de ca, ou men citrounìe tout fiourì, e me shalou dou sen parfum.
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Fasé atencian : ou citrounìe (bigaradier) n’ese nan ou limounìe (citronnier) e encà menou ou pourtougarìe (oranger doux).
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Texte et revirada de Mauri Osicki-Ampolini


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