Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
APPRENONS LE MENTONNAIS PAR SES POEMES

A mia casa materna - Marcel Viale

mercredi 28 avril 2021 par Mauri OSICKI - AMPOLINI

8. Etude d’un poème mentonnais
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Marcel Viale (1914 – 2010)
C’est un poète plus proche de notre époque que beaucoup d’entre nous ont dû connaitre.
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Né à Menton dans une vieille famille mentonnaise, il est élevé par sa mère car il est orphelin de guerre. Il va au collège de garçons puis, après avoir été employé dans une entreprise de travaux publics, il crée sa propre affaire de maçonnerie. Gardien précieux et fidèle des traditions populaires il est membre de la SAHM dès sa création. C’est un admirable conteur qui nous a laissé de nombreux textes et poèmes que l’on peut retrouver dans l’ouvrage « Poèmes et souvenirs ». Jean-Louis Caserio (dictionnaire biographique du Pays mentonnais)
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A mia casa materna de Marcel Viale
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I.
I su naishù da guerra dou quatorze,
Au pe dou Campanen,
Un sata de maten,
A dou passe dou Bastian
Ent’a prima caseta
Da carriera qu’i disan a « Ciapeta ».
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II.
Dou barcan da terrassa,
Que vista i avìa !
Dam’ou canichale de moun paigran bisaga
Coura mi era pichan,
Que pieijhé pilhava
A gardeà e barque que passavan au larg
A devinà s’eran francese, inglese ou taliane…
Pèr vé ou pavalhan, avìa tout ou men temp.
Aquele bele barque à vera,
De motour noun n’avìan
S’en anavan pian, pian
Sus’a marina blu que noun fenìa pu.
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III.
E pu press de mi, u brau pescahoù
Que cujìan e rese ou tiravan u goussi,
I eran un mouran.
U counoushìa toutu : ou Fijou, ou Caro
Ou Buchou, ou Commissaret, e bràie
Repeçàie, mà revertegàie,
E u pé sempre inù.
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IV.
Dou barcan da cousina vehìa Garavan,
Ou Bress e darraire a mountagna.
Ou maten da boun’oura, se issava ou sourelh,
E a soua quiaroù coum’un lamp ent’ou chelou,
S’a marina bounaça un grann fueg i cendìa.
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V.
Da mia stansieta, à stravers a tendina,
Spountava a guieja granna, a guieja San Miqué.
Dou grann Campanen sounavan e campane,
E dou pichan, sentìa picà e oure.
Moutent en s’a banca, vehìa ou sen relueri.
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VI.
Ent’a mia caseta, douna mi su naishù,
Avanch de mourì, un jorn i vagou à stà
E se de barque à vera n’en virai pu passà,
Me counteterai de gardeà a marina,
Se levà ou sourelh, sentì sounà e campane,
Picà e oure dou grann vielh relueri.
A sera, dou fanà, se cende ou lanternan
E s’ou temp a passà, en serrent u uelhe
Ent’ou men couhe, pèr mi, ren…ren
Pèr mi ren n’aurà scambià !
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Marcel Viale
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1. Lire le poème à voix haute et recommencer plusieurs fois pour essayer de se familiariser avec le texte. La traduction se fera plus tard, comme d’habitude.
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2. Un peu de vocabulaire :
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Canichale  : jumelle, longue vue
Bisaga  : bisaïeul
Mouran (m), pluriel mouroù : tas, grande quantité
Goussi (m, ici pluriel) ou goussou : petite barque de pêche, pointu
Rese (f, ici pluriel), a res : filet de pêche
Relueri (m), invariable : horloge
Fanà (m) invariable : le phare
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3. D’après le titre et la lecture qui a été faite, de quoi parle le poème dans son ensemble ?
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Maintenant voyons les différents thèmes, de quoi parle le poète dans chaque strophe.
Strophe I  : Arrivez-vous à situer la maison où est né Marcel Viale ?
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Strophes II, III, IV et V : Le poète décrit la vue qu’il avait à partir des différentes fenêtres. Précisez, pour chacune des strophes, à partir de quelle fenêtre il observe et ce qu’il voit.
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Strophe VI  : Nostalgie. Que souhaite le poète ?
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4. Le poème n’est pas rimé et les strophes ne sont pas régulières, mais qu’importe, on ressent l’amour du poète pour « A sua casa materna ».
Citez quelques passages que vous trouvez particulièrement poètiques.
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5. Un peu de grammaire.
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Ansaldi nous dit dans sa « Gramàtica dou mentounasc », page 35 : la subordonnée introduite par la conjonction « se  » se met le plus souvent au subjonctif imparfait, la proposition principale se mettant alors au conditionnel présent.
Ex : Se auguessa 20 anne pourerìa courre pu vitou !
(S’il avait 20 ans il pourrait courir plus vite)
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Mais on peut avoir « se  » suivi d’un subjonctif présent et la proposition principale se met alors à l’indicatif futur.
Ex : Se cante duménigue anerai scourtà-rou.
(S’il chante dimanche j’irai l’écouter)
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Prenons dans la dernière strophe les deux vers ci-dessous :
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« E se de barque à vera n’en virai pu passà,
Me counteterai de gardeà a marina »
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Quel est le mode et quel est le genre de virai et de counteterai  ?
En utilisant les règles indiquées par Ansaldi , comment écririez-vous ces deux vers précédents ?
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6. Traduction du poème.
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En document joint ci-dessous, nous avons, comme d’habitude, les différentes traductions.

A suivre et à bientôt. (sahm.diffusion orange.fr)


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