Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
APPRENONS LE MENTONNAIS PAR SES POEMES

Ra Vivandiera - Tonin de Brea

lundi 30 août 2021 par Mauri OSICKI - AMPOLINI

Pour reprendre notre série relative à nos poètes mentonnais, nous allons « étudier » un poème écrit par un poète du XIXème siècle : Tonin de Brea.
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11. Ra Vivandiera de Tonin de Brea
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Jean Antoine Fidèle de Brea (1783 – 1863) fait toute sa carrière dans l’armée française ; lorsqu’il est mis à la retraite en 1840, il se retire dans sa ville natale Menton. Il se révèle alors un véritable chansonnier et poète, quelque peu égrillard. (Louis Caperan-Moreno, dictionnaire biographique du pays mentonnais)

C’est à lui que nous devons la première écriture mentonnaise. « Un merveilleux poète, disait Firpo, quel dommage que son œuvre toute entière ne nous ait pas été conservée ! ».Un certain nombre de chansons satiriques et quelques poèmes spirituels et légers ont pu être regroupés dans un recueil « Coulhounarìe mentounasque » de la collection « U scriche dou Païs mentounasc », disponible à la SAHM. 
(Jean-Louis Caserio, Actes de la Journée d’Etudes du 11 novembre 2000)
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La lecture du poème peut être écoutée grâce au document : 11. Son – « Ra Vivandiera » proposé dans les documents joints ci-dessous.
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Ra Vivandiera
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Ra moulhé d’un brigadié vivandié
Da de Pandour fougu’assautàia.
Despulhìa e martratàia,
I avian fint’raubà
Ra carreta e rou cavà.
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A rou camp revengùa
Desoulàia miej’inùa,
A sou’mari ané cuntà
Ço qu’era arribà.
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Me su vista ‘n gran spavent
Pèr a ma tassa d’argent
E pèr a nouastra boursa.
Mà avìa ra ressourça
De pouré-re ben piatà.
E vite n’ai proufità.

Ouna re ar piatàie ?
Ailì ! ben enfroupàie :
Pùi, rou pertus ai tapà ben
Dam’una grossa barreta.

I devìe mete-ri tamben
Rou cavà e ra carreta !...
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Tonin de Brea
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1. Après avoir lu le poème à voix haute, un peu de vocabulaire pour vous aider. Pensez que ce poème a été écrit au début du XIX ème siècle !
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Vivandiera  : Vivandier, vivandière  : anciennement il s’agissait d’une personne, autorisée, qui suivait les troupes pour vendre aux soldats des vivres, des boissons ainsi que des objets pouvant être utiles et améliorer l’ordinaire de ceux-ci.
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Pandoure  : « pandour » est utilisé pour désigner un homme ou un soldat brutal.
Ici nous pourrions traduire par « bandits ou brigands ».
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Raubà  : voler
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Cavà  : cheval,au pluriel u cavale
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Inù  : nu, au féminin inùa.
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Ané cuntà  : L’expression ané cuntà est une expression qui n’est plus utilisée depuis longtemps. Elle traduisait un passé simple : « à son mari elle raconta » (voir question 4).
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Spavent  : un spavent es una grossa paoù.
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Piatà  : cacher
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Tapà  : fermer
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2. Observations du poème.
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Combien de strophes, de combien de vers ? Comment les appelle-t-on ?
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Les vers sont-ils rimés, de quelle façon ?
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3. Analyse du poème.
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Le poète raconte un évènement arrivé à la femme d’un brigadier vivandier.
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Première strophe : ço qu’es arribà à ra moulhé dou brigadié ? ço qu’i an raubà ?
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Deuxième strophe : ço que fà aquela frema ?
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Troisième strophe : Il s’agit d’une discussion : entre qui et qui ? Qu’est-ce qu’on apprend ? Quelle est la conclusion un peu railleuse du mari ?
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4. Un peu de grammaire !
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a) Fougu’assautàia  : l’auteur a fait une grosse élision sur le premier mot, pouvez-vous le rétablir en entier. De quel verbe s’agit-il ? Quel est ici son mode et quel est son temps ?
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b) Prenons les deux vers suivants :
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A sou’mari ané cuntà
Ço qu’era arribà.
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L’expression ané cuntà est une expression qui n’est plus utilisée depuis longtemps en mentonnais. Elle traduisait un passé simple : « à son mari elle raconta ». Il s’agissait de la formule « ané + infinitif  » mais sans la préposition « à » entre les deux, comme on doit mettre après le verbe anà (anà à manjà). (Jean Ansaldi, voir PM 140 Pràtica e Gramàtica)
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Comment écririez-vous « elle raconta » ?
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c) Ouna re ar piatàie : maintenant, on dit plus facilement « al » à la place de « ar ». Voir le livre de Grammaire de Jean Ansaldi.
De quel verbe s’agit-il ? Mode, temps et personne ?
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d) Participes passés : relever les différents participes passés situés dans le poème afin de les comparer.
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5. Lançons-nous maintenant dans la traduction de ce poème.
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En document joint ci-dessous, nous avons, comme d’habitude, les différentes explications.
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A suivre et à bientôt. (sahm.diffusion orange.fr)


titre documents joints

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