6 - Le numéro 179 d’« Ou Païs mentounasc » vient d’être envoyé

LA FABULEUSE COUPE DE FRANCE DU RAPID
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Le Rapid a été créé le 2 février 1916. Pendant toutes ces années, il s’illustra en remportant de nombreux titres ou places d’honneur avec des dirigeants peu nombreux mais fidèles et dévoués. Parmi eux, Berutti président général, Lucien Rhein président et dirigeant pendant 50 ans, Laurent Ballestra qui deviendra président du billard club de Menton, Ivaldi dit père la godasse, Saïssi, Pacchiaudi, Giraud, Dameron, Narice, Parlant, Garnero-Morena etc…
Mais la première grande victoire, c’est au cours de la saison 1957-58 que le Rapid, alors en division d’honneur, l’acquiert à Nice, au stade Léo Lagrange, contre l’AS Cannes qui était en deuxième division, 1 à 0. L’entraineur mentonnais était Ahmed Firoud, l’ancien professionnel de l’OGC Nice. Plusieurs entraineurs réputés se sont succédés pour diriger le Rapid. Parmi eux, Désir Carré, l’ex pro de l’OGC Nice, Brunel, Nicolaï et Oniboni qui fut le coach de la période la plus faste pour le football mentonnais à partir de la saison 65-66.
Evidemment, le principal souvenir fut la qualification lors de la saison 70-71 pour les 1/8èmes de finale de la Coupe de France, après avoir éliminé Gueugnon en 1/32èmes. Le tirage au sort ne fut pas tendre avec les hommes de Lucien Oniboni qui tombèrent sur les professionnels de première division de l’OGC Nice.
Le match eut lieu au stade des Hespérides à Cannes. Cette rencontre, pour la cité des citrons, s’annonçait exceptionnelle. La ville fut sous pression pendant plusieurs jours précédents le match. Dans tous les bars, les restaurants, au marché et dans tous les coins de la ville on ne parlait que de cela. Tout le monde voulait y assister.
Même ceux qui n’allaient jamais au stade se passionnent pour ce match. Les majorettes avaient fait le déplacement. Plus de 1500 supporters mentonnais sont attendus aux Hespérides. Jamais les joueurs n’avaient bénéficié en déplacement d’une telle cohorte de « tifosis ». Les organisateurs de la fête du citron ont eu des difficultés car la sortie du corso coïncidait avec le dimanche du match. Bon nombre des personnels techniques, administratifs et autres devaient travailler ce jour-là. Ils n’étaient pas contents du tout et réclamaient soit le report du défilé, soit celui de la rencontre.
Si ce match avait un tel engouement auprès de la population, c’est que le Rapid avait de vrais arguments à faire valoir contre leurs adversaires du jour. Les joueurs qui composaient la formation mentonnaise étaient des joueurs chevronnés qui, pour plusieurs d’entre eux, avaient déjà goûté au professionnalisme (Garofalo, Alonzo, Lafitte, Ségarra) et nul doute qu’ils ne faisaient pas de complexe et avaient leur petite idée pour jouer un mauvais tour à leurs anciens équipiers.
Les Mentonnais, dans un grand jour, sortirent les Niçois le plus régulièrement du monde (3-1) et se qualifièrent pour les 1/8èmes, pour la première fois de leur histoire. Une liesse indescriptible s’était emparée de la ville. On fit même sonner la grosse cloche de St-Michel en signe de joie.
Au tirage au sort pour le tour suivant, Menton tomba contre Dunkerque. Au match aller, à Monaco, le Rapid l’emporta 2-1 mais s’inclina 2-0 au retour, stoppant là la belle aventure de cette équipe qui avait tellement fait rêver ses supporters.
« Nous ne sommes pas gâtés » avait dit l’entraineur Lucien Oniboni lorsqu’il prit connaissance du tirage au sort faisant allusion à la distance qui séparait Menton de Dunkerque ; « nos supporters ne pourront pas venir, c’est trop cher ». Pourtant quelques uns avaient fait le déplacement et certains, qui étaient cheminots à la gare, avaient même utilisé des billets gratuits dont ils pouvaient bénéficier pour leurs vacances.
Cette même équipe, championne du Sud-Est, fut sacrée en 1972 vice-championne de France (3ème division) après avoir perdu en finale à Monaco contre l’A.S. Nancy-Lorraine.
Pierre Operto

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