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C’était dans le PM 161 : Gordon Bennett et Namouna
SEPTEMBRE 1897 :
« Namouna » est de retour au port de Menton.
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A partir de 1893, Menton devient un des ports de la Riviera où l’on voit fréquemment Namouna le bateau de l’Américain James Gordon Bennett, patron du « New York Herald ». Mais Le Commodore trouve le port mal abrité des vents de Sud-Est, et propose de faire construire à sa charge une contre-jetée. Il se heurte alors au refus des édiles et à une farouche opposition de la corporation des gens de mer. Ce refus alimentera les conversations des années durant ! le quai sera quand même construit ½ siècle plus tard, mais aux frais du contribuable mentonnais et ironie de l’histoire, il portera le nom de quai J.G. Bennett !
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Mais Namouna c’est aussi, pour tout un essaim de jeunes Mentonnaises le vaisseau des rêves lointains, un petit univers mystérieux et fabuleux, qui leur est inaccessible, où s’étalent un luxe, une richesse dont on leur conte parfois le détail mêlé à des voyages au bout du monde. Namouna c’est enfin son contenu humain, couleur d’exotisme. Un personnel stylé et sévère, tiré à quatre épingles, préposé aux services domestiques et surtout un équipage qui groupe de solides gaillards bien plantés, tatoués parfois, aux uniformes bien taillés, flatteurs et séduisants, enfin entreprenants on ne peut plus. « Que de soupirs et flamme ne soulèvent-ils pas derrière ces corsages gonflés d’autant d’espérances qu’ils ne peuvent naïvement croire à la désillusion ! » note l’historien André Cane. L’arrivée et le départ du steamer à la bannière étoilée compte parmi les grands évènements et provoque beaucoup de remue-ménage sur les quais du port. Le départ surtout, qui voit s’agglutiner sur les murs du Bastion des jeunes filles larmoyantes « E lagrimouse » qui agitent leur mouchoir tandis que la silhouette du navire s’éloigne dans un sillage d’écume. Spectacle touchant qui inspire un rimeur local :
Tassy qui en fit une chanson célèbre : « A Namouna ese partìa
Era un lunerdi maten
Da ou Bastian a ra Chapetta
De garçounette y ‘n era pien.
Aquele filhe lagrimouse
Noun se pourian pu tenì
Preguema à Diou que me spouse
Avanche que siegan au mes d’Abrì.
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O jouventura de Mentan
Que noun avè pihà passian
Laishe-re courre au Bastian
Qu’acò es per ou chapacan
Jean-Louis CASERIO
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