
A lenga du vielhe ; Lenga materna
Voici deux poèmes de Jean Ansaldi. Tous les deux parlent de notre langue mentonnaise qui, hélas, semble ne plus être utilisée comme auparavant !
Dans la séance suivante 19, nous étudierons un autre poème, de Marcel Viale cette fois, relatif lui aussi à notre parler.
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Jean Ansaldi .................. A LENGA DU VIELHE
Strenche carrouge scure qu’an frustà re bourriane,
Drecha Carriera-Lounga talhucent a cità,
Es aquì que stasìan, paure en verità,
U vielhe de moun sang, au ritmou de campane.
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M’an laishà una lenga que parla ente me souanne,
Que me fa caud au couhe e rou fa crepità
D’un fueg embarluguent que douna sanità,
Que raïsa ra vita luegn de tout’u enganne.
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Aquelou Mentounasc que m’a fourjà ra tèsta
Quoura tetava encara rou quìa lach de ma maire,
Es pèr men couarp vielhì una cansan de fèsta.
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Qù cerne de laishà ra lenga du antigue
Empaurish’a soua vita e s’alugna du paire.
Pieguerà sout’un vent subient coum’u castigue.
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(Extrait de « Brandi mentounasc », U scriche dou Païs Mentounasc)
1. Vocabulaire :
Carrouge (nm) : ruelle
Bourriana (nf) : orage
Embarluguent : participe présent du verbe embarlugà (éblouir)
Raïsà (v) : enraciner
Engann (nm) : tromperie, duperie
Cerne (v) : choisir
Castig (nm) : châtiment, punition. Au pluriel castigue.
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2. Etude de ce sonnet. Observez ses rimes.
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Première strophe : Qù san u vielhe ? Douna stasìan ?
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Deuxième strophe : Qu’ont-ils laissé de si cher à l’auteur ? Citez les mots mentonnais qui illustrent cet attachement.
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Troisième strophe : Ce mentounasc, depuis quand l’auteur l’a-t-il entendu ? Donnez les mots mentonnais qui justifient votre réponse.
Et maintenant, à quelle époque de sa vie se trouve le poète ? Expliquez ce qu’il ressent.
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Quatrième strophe : Le poète termine par une morale vis-à-vis du parler. Laquelle ?
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3. Traduction du poème.
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Un autre poème de Jean Ansaldi ..............LENGA MATERNA
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Dame tu me faishàvan à r’arba dou camen,
a toua mouéla suçava coum’ se teta ra maire,
rou men cervé creishìa de t’audì da moun paire,
rou men couhe balava au cant dou ten maten.
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An voushù à ra scora strepà-te d’a mìa bouca,
m’envergougnà rou mourre pèr me fà venì stouart.
Mà me su tengù drech, amarrà ent’ ou pouart,
e ai sempre begù a saba da toua chouca.
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Encara te capishou e, despiech ra douroù,
te parlou da souret despùi ra mouart du Vielhe.
Me squiarishe re nuèche couma mila sourelhe,
pèr que m’enduèrme quiet, que m’ensouàn’ en couroù.
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(Extrait de « Brandi mentounasc », U scriche dou Païs Mentounasc)
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1. Vocabulaire
Faishà (v) : langer
Arba (nf) : aube
Strepà (v) : ôter, arracher
Stouart (adj) : tordu
Chouca (nf) : souche, tronc
Despiech (adv) : malgré. Ne pas confondre avec despiech (nm) : plaisanterie, désagrément
Squiarì (v) : éclaicir, éclairer
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2. Remarquer les rimes des vers dans les trois strophes. Comment les appelle-t-on ?
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3. A qui s’adresse le poète tout au long de ce poème ? Constatez qu’il ne le cite jamais directement par son nom.
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Première strophe : A partir de quand le poète a-t-il appris cette langue ? Citez quelques mots mentonnais pour illustrer la réponse.
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Deuxième strophe : Dans cette strophe, le poète rappelle un évènement dont vous avez peut-être entendu parler par vos parents ou d’anciens amis : l’interdiction de parler la langue du pays à l’école, à une certaine époque !
Des punitions étaient données si l’enfant était surpris en train de parler sa langue maternelle. Savez-vous lesquelles ?
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Troisième strophe : Ses parents (u Vielhe) ont disparu ; le poète ne peut donc plus parler avec eux. Que se passe-t-il et que fait-il ?
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4. Grammaire.
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Le verbe squiarì se conjugue sur le type « Fenì ».
Dans la dernière strophe, on trouve le mot squiarishe. Indiquez le mode, le temps et la personne puis conjuguez-le à toutes les personnes de ces mode et temps.
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5. Traduire le poème.
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En document joint ci-dessous, nous avons, comme d’habitude, les différentes explications.
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A suivre et à bientôt. Pour nous joindre : (sahm.diffusion orange.fr
titre documents joints
Mauri OSICKI - AMPOLINI
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