Société d’art et d’Histoire du Mentonnais
LE COIN DU MENTOUNASC DANS NICE-MATIN

Dou temp du pan de guiaça… , revirada en mentounasc par Jean-Louis Caserio

Texte en français de Jean Raybaut
samedi 2 juillet 2022 par Jean RAYBAUT, Jean-Louis CASERIO

DOU TEMP DU PAN DE GUIAÇA…
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Ent’aquelou temp, noun counoushian nan ou « frigo » ent’u relargue douna nautre stasian. Servà ou manjà au fresc era verament una causa difìchila ! Ese oer acò, que se siervian de guiaciere, pichan mòbilou que parava ou manjà qu’i metian dintre dame un belou pan de guiaça viva… que foundìa ben segù e que carrian rempiaçà tout u jorne.
Per u pichoù couma nautre, asperavan ou camian dou guiacìe dame empaciença. A pouarta de darraire da camiouneta se largava susa una firagna de barre de guiaça cuberte de grosse saque de tera per serva ou fréi. Aquelu belu pa de guiaça eran d’una bianquiessa strasourdinària ent’ou mitan. Dam’un ganchou pounchù e mourà couma un rasan, r’empiegà tirava vers elou una d’aquele barre que semelhava ent’una jàina entalhàia de fresc. Un còu de ganchou roumpìa a guiaça ent’a lounguessa que vourìa ou client per fà-ra dintrà ent’a soua guiaciera. R’empiegà metìa aquelou pan de guiaça s’a spala, ben cuberta d’un sac, e puhi partìa da u cliente. Nautre, proufitavan d’aquestou moument per recampà tout’ e lesque e scalhoù de guiaça qu’avìa fach ou guiacìe au moument da debita dou pan de guiaça. Nautre, eran pran leque per suçà tout aquele brigalhe geràie e noun fasian nan gaire atencian n’aquela paraula de brava gent que desian que noun carrian pa lecà aquela guiaça perqué ou guiacìe tirava r’aiga dou beà per fabricà ou pan de guiaça. Ma nautre countinuavan de cercà e de lecà, e trovavan aquestu brigalhoù gerà que n’avian qu’ou gust… de r’aiga ! Chertou, n’aurìa mai apieijù un boer, ma coustava ben trop cà !
E quoura a casa se avìa un toc de pan de guiass, a nouaisha maire rasquiava aquela guiassa per fà de bofe que metùe ent’un gouat e aigàie de shirop eran deliciouse da beou. U nouaishe vesì nissarde counoushan ben aquela bevenda que souànan a « grata-quéqua » !
Ent’a valada dou Bourig, i era a guiaciéra mentounasca de Paulo Bosio que fabricàva de guiaça e d’aiga fresca.
revirada Jean-Louis Caserio, Felibre Majoural
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C’ÉTAIT AU TEMPS DES GLACIÈRES…
A cette époque nous ne connaissions pas le réfrigérateur, tout au moins dans nos quartiers populaires. « Garder » les aliments au frais était un vrai problème ! Il fut en partie résolu par l’introduction des « glacières » ; petit meuble de dimensions diverses qui protégeait les aliments qu’on y entreposait en leur restituant la fraîcheur apportée par un morceau de glace vive … qui fondait bien évidemment et que, presque quotidiennement il fallait remplacer…
Pour les gamins que nous étions, l’arrivée du camion du glacier était toujours un moment fort. La porte arrière de ce véhicule particulier s’ouvrait sur une rangée de barres de glace recouvertes de sacs pour en retarder la fonte sans doute. Ces longues barres transparentes conservaient un cœur translucide. Muni d’un crochet menaçant, l’employé tirait à lui une de ces barres ressemblant à de grandes poutres à section carrée. Un coup de pic net et précis cassait la glace à la dimension désirée par le client et convenant à la glacière. Aussitôt le préposé à cette distribution posait le pain de glace sur son épaule protégée elle aussi d’un sac et partait dans les étages livrait le froid souhaité ! Nous profitions de ce moment pour recueillir rapidement tous les éclats de glace que les manipulations du pic et du crochet ne manquaient jamais de produire. La moindre miette était saisie et sucée séance tenante… Bien entendu on nous avait avertis que cela était dangereux, malsain car on prétendait que pour fabriquer cette glace les commerçants prenaient l’eau dans le caniveau ! L’argument nous avait paru tellement fallacieux que nous continuions à trouver délicieux ces miettes de glace qui en fait n’avait que le goût de l’eau. Certes nous aurions préféré une crème glacée, mais là il fallait payer…
Pourtant, les plus malins raclaient les barres pour en tirer quelques copeaux de glace que l’on mettait dans un verre et que l’on arrosait de sirop pour en faire ce que les niçois appellent délicieusement la « grata-quéqua » (le granité).
Dans la vallée du Borrigo, il y avait la Glacière Mentonnaise de Paul Bosio qui produisait de la glace et de l’eau fraîche.
Jean Raybaut
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Légendes des photos :
1 Les glaciers Hélène et Janot Roverio sur la promenade
2 Thérèse Roverio et son chariot en 1957 sur le quai Bonaparte


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