Accueil > Le Coin du Mentounasc de Nice-Matin en 2023 > N°579 - Le « Coin du Mentounasc » du 04 février (...)

A brigouleta Argentina dou marina Carlou Corras
Une histoire d’un voilier magnifique…
LE BRICK-GOÉLETTE ARGENTINE DU CAPITAINE MARIN CHARLES CORRAS
.
Le tableau du brick-goélette Argentine, ce voilier magnifique qui, en son temps, a dû être un joyau de l’armement mentonnais avec une coque de 40 mètres noir et or et une voilure surtoilée, a une belle histoire que nous allons vous conter. Elle me revient à l’esprit après la publication dans le Pais Mentounasc d’une petite poésie de Jaouselet Maccari intitulée R’arc de Sant Estelou e r’Argentina. J’ai beaucoup apprécié la poésie un peu naïve de ce texte mais surtout été subjugué par le fait que le poète chante une fortune de mer du brick-goélette Argentine dont le patron, le Capitaine marin Charles Corras était mon grand-père.
L’aquarelle de l’Argentine est l’œuvre d’un artiste italien anonyme qui exerçait ses talents sur les quais du port de Naples (ces peintures devenues très rares de nos jours sont très recherchées par les milieux artistiques). La spécialité de ce peintre était de proposer aux équipages de passage à Naples, un tableau de leur navire. Mais s’agissant en général, de bateaux de commerce qui ne pouvaient s’attarder aux escales, l’artiste avait sa propre méthode. Dans le temps que les équipages procédaient au chargement ou au déchargement de leur cargaison, le peintre faisait de multiples croquis bien détaillés et bien précis en ce qui concernait les proportions de la coque et de la voilure. Immédiatement après, le navire pouvait reprendre la mer et continuer son cabotage le long des côtes méditerranéennes.
L’artiste alors, dans le calme de son atelier pouvait peaufiner son œuvre dont le client prenait possession à la prochaine escale. C’est dans ces conditions que mon grand-père a ramené à Menton ce tableau de l’Argentine que toute ma jeunesse j’ai admiré dans la maison de mes grands-parents aux Ciappes de Castellar. Puis est venue la guerre suivie de l’occupation. Comme toutes les autres demeures de la ville notre maison a été pillée. Après la Libération, mes parents sont revenus à Menton et ont trouvé, partiellement en mauvais état, parmi les détritus qui jonchaient le sol, le tableau de l’Argentine dont les pillards, qui n’avaient sans doute pas une grande culture artistique n’avaient volé que le cadre et son verre ! L’aquarelle a été magnifiquement restaurée et trône toujours dans notre maison en Provence.
J. Giausserand
A BRIGOULETA ARGENTINA DOU CAPITANI-MARINÀ CARLOU CORRAS
Ou tablò da brigouleta Argentina, aquelou verìe magnìficou qu’era, d’un temp, un jouiélou da marina mentounasca dam’una coqua de 40 métre, negre e orou e una veràia soubreteràia, aquelou a una béla stòria qu’anema à cuntà-vou.
Me reven n’ou ment aprèss a publicacian ent’ou Pais Mentounasc d’una pouesìa de Jaouselet Maccari entitulàia R’arc de Sant Estelou e r’Argentina. Ai pran stimà a pouesìa un poc sèmplicha mà su stach stounà perqué ou pouéta canta una fourtuna de marina da brigouleta Argentina de que ou patran, ou Capitani-marinà Carlou Corras era ou men paigran.
L’aigaréla de r’Argentina ese r’obra d’un artista talian que pintava sus’ u quéi dou pouart de Nàpoli (aquele pinture devengùe rare, ancuhi san pran recercàie du couleciounari). A specialità d’aquestou pintre era de proupousà ent’u squipage de passage à Nàpoli, un tablò dou sen batelou. Mà, couma eran de bastimente de coumerchou, aquelu nou’ pourrìan nan arresta-se de trop ent’e scale, l’artista avìa a soua metoda. Quoura u ome carregavan e descarregavan ou carregament, ou pintre fasìa tantu dessegne prechise e ben proupourciounà da coqua e de vere. Apréss, ou batelou pouvìa repilhà a marina e countinuà ou caboutage de long de ribe da Mediterranéa.
L’artista aloura ent’ou carm dou sen atelié, pouvìa pintà e repintà l’obra perqué ou client pueishe pilhà l’aigaréla ent’una scala pròssima. Ese coum’acò que moun paigran a recampà da élou à Mentan sta pintura de l’Argentina qu’ai sempre vist ent’a mìa jouventura en casa du me paire-gran s’e Chape de Castelà. Puhi ese vengùa a guerra e r’oucupacian. Couma pran de case da vila, nouaisha casa ese stacha saquejàia. Apréss a Liberacian, u me parente san revengù à Mentan e an trovà, en marri-statou, souta u ruge spantegà en terra, l’aigaréla de l’Argentina qu’u ladri, que noun counoushìan nan a valouta da pintura, n’avìan raubà qu’ou cadrou e ou veire ! L’aigaréla ese stacha magnificament restauràia e trona de sempre en casa-nouaisha en Prouvença.
Revirada Jean-Louis Caserio
Jean-Louis CASERIO
Articles de cet auteur
- Un démon à la tête débonnaire sous le pied de Saint Michel...
- Ou belou majou, revirada en mentounasc par Jean-Louis Caserio, d’après un texte de Ginette Olivesi Lorenzi
- « A festa de Ramouriva : una tradician viva » par Jean-Louis Caserio
- A pesca defendùa ... ; (La pêche aux alevins)
- Una Festa dou Liman, perqué ? par Jan-Lou Caserio
- [...]
fr
Le Coin du Mentounasc de Nice-Matin en 2023
N°579 - Le « Coin du Mentounasc » du 04 février (...)
?
Site réalisé avec SPIP 3.0.16 + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 3